Article de l’ Ecole Syndicaliste n°339,

Septembre 2004

 

 

L’école maternelle en danger

 

Le Snudi FO a pris connaissance de la délibération du Conseil municipal de la ville de Tours d'autoriser les inscriptions en crèche des enfants jusqu'à l'âge de quatre ans "à défaut d'être accueillis à l'école maternelle".

 

Au moment où le gouvernement annonce sa volonté de transférer tous les personnels Atoss aux collectivités territoriales dans le cadre de la décentralisation-régionalisation rejetée par les personnels depuis 18 mois, le Snudi FO s'inquiète des conséquences d'une telle décision qui s'inscrit dans la politique menée depuis plusieurs années par les ministres successifs de l'Education nationale.

 

Il s'agit en effet de l'application du décret du 1er août 2000 de Mme Ségolène Royal (alors ministre déléguée à l'école dans le gouvernement de M. Jospin) mettant en concurrence l'école maternelle publique avec de nouvelles structures multi-accueil de la petite enfance de 0 à 6 ans, issues d'initiatives locales et/ou privées ouvrant la voie au recrutement de personnels déqualifiés, précaires et sous payés.

Ce texte, inspiré par les dispositions existant dans d'autres pays européens, a en particulier comme objectif de faire des économies de postes de fonctionnaires et donc d'enseignants pour répondre aux exigences de l'Union européenne demandant de réduire les déficits publics.

 

En septembre dernier, le Snudi FO, sur la base des chiffres de l'inspecteur d'académie des rentrées 2000-2001 et 2001-2002, avait déjà, avec l'UD-FO, alerté les pouvoirs publics et en particulier M. le Préfet en écrivant (extraits) : "... En 2001 en Indre-et-Loire, il y avait 19 026 élèves en maternelle dont 1619 enfants de deux ans. En septembre 2003,  il y a 19577 élèves (donc + 551) mais seulement 991 enfants de deux ans (soit - 628). Comme la courbe démographique ne s'est pas inversée bien au contraire, cela signifie qu'en maternelle, il aurait dû y avoir au total non pas 551 élèves en plus mais plus du double, soit 1200 élèves... Dans l'incapacité d'accueillir tous ces enfants, l'inspecteur d'académie a appliqué ce qui est écrit dans la loi d'orientation de 1989 dite loi Jospin, c'est à dire la non prise en considération des enfants de deux ans…"

 

Le Snudi FO dénonce la volonté manifeste du ministère d'exclure des écoles maternelles publiques les enfants de deux ans et maintenant de trois ans.

 

Le Snudi FO s'adresse à la municipalité de Tours afin qu'elle œuvre avec les enseignants et les parents d'élèves à l'ouverture des classes nécessaires : tous les enfants de deux et trois ans dont les parents en font la demande doivent être inscrits dans les écoles maternelles de la commune.

 

Le Snudi FO revendique dans les écoles des effectifs par classe ne dépassant pas 25 élèves. C'est pourquoi des ouvertures en maternelle sont immédiatement nécessaires dans de nombreuses communes(...)

 

Dans une déclaration commune, les organisations syndicales Snudi FO, SEUnsa, Snuipp FSU, Sud éducation et Sgen CFDT soutiennent les différentes initiatives prises par les parents et les enseignants pour obtenir les ouvertures nécessaires en maternelle comme en élémentaire. Elles décident de demander audience au Préfet et appellent l’ensemble des collègues à se réunir avec les parents dès la rentrée afin de préparer de nouvelles mobilisations en particulier le jour du CTPD.