Député(e)s,
“Nous ne voulons
pas de la décentralisation,
ne votez pas le transfert des TOS”
Grève et manifestation
nationale
le 1er avril
Pourquoi le
SNUDI-FO appelle à la grève et
à la manifestation du 1er avril à l’Assemblée
nationale ?
Le projet de loi relative aux libertés et
responsabilités locales doit être voté en première lecture le 7 avril par
l’Assemblée nationale. Cette loi renforce la décentralisation initiée depuis
1982 / 1983 en transférant de nouvelles compétences qui, jusqu’ici relevaient
de l’Etat, vers les collectivités territoriales.
Elle vise bien sûr à transférer les personnels
Techniciens, Ouvriers, et de Service exerçant dans les collèges et les lycées, aux
collectivités territoriales. Mais, ce
projet de loi ne s’arrête pas là.
Le seul titre IV consacré à l’éducation et à la
culture transfère bien d’autres compétences de l’Etat vers les collectivités
territoriales.
Comment cela ?
Jusqu’à maintenant, l’éducation était, selon la loi,
“ un service public de l’Etat, sous réserve des compétences attribuées aux
collectivités territoriales “.
L’article 60 - 1 du projet de loi modifie les choses
puisqu’il précise que “ l’éducation est un service public national, dont
l’organisation et le fonctionnement sont assurés par l’Etat, sous réserve des
compétences attribuées (…) aux collectivités territoriales pour les associer au
développement de ce service public “.
Ce n’est pas simplement une question de vocabulaire
: l’éducation n’est plus un service public de l’Etat.
La différence est de taille : elle s’inscrit
totalement dans la logique de la réforme constitutionnelle qui stipule que “
l’organisation de la République est décentralisée. “
D’ailleurs, lors du débat parlementaire, le
rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et
de l’administration générale de la République a bien expliqué que “ les
collectivités territoriales (…) voient leur rôle renforcé par le projet de loi.
“
C’est d’ailleurs pour cela que l’article 61 de ce
même projet créé une nouvelle instance “ le Conseil territorial de
l’éducation nationale “ composé des représentants de l’Etat, des
régions, des départements, des communes et des EPCI qui aura pour objectif de “
favoriser le dialogue entre l’Etat et les collectivités territoriales dans
l’exercice de leurs compétences respectives. “
Mais comment cela
se traduit-il pour les écoles primaires ?
Jusqu’à maintenant “ c’est le maire agissant au nom
de l’Etat qui détermine par arrêté le périmètre de recrutement des écoles
publiques, leur sectorisation. “.
L’article 65 - 1 bis du projet de loi, stipule que ce n’est plus
le maire qui “ détermine par arrêté le ressort de chaque école “ mais “ le
Conseil municipal ou l’organe délibérant de l’EPCI si les compétences relatives
au fonctionnement lui sont transférées.
Ce sera donc
l’EPCI qui déterminera
l’emplacement des écoles publiques sur son territoire et, l’inscription
des élèves dans les écoles tiendra compte de ces décisions.
Chacun comprendra que cela a un rapport direct avec
le projet de mise en réseau des écoles.
En effet, si c’est l’EPCI qui réunit les compétences
de localisation et de sectorisation des écoles, cela permettra de réaliser plus
facilement le vœu du ministère de l’Education nationale : “ éviter les écoles à
moins de 3 classes… “
Jusqu’alors, les communes avaient des obligations,
définies par la loi, en matière de “
dépenses de fonctionnement des écoles publiques “. Leur rôle s’arrêtait là.
Les lois de décentralisation de 82 / 83 leur ont
attribué des compétences en matière de création.
Le texte initial du projet de loi s’en tenait au
transfert des “ dépenses de fonctionnement “ aux EPCI. Ce sont les députés qui
lui ont substitué la formule “ compétences relatives au fonctionnement des
écoles “
Ce n’est pas anodin Cela signifie que les EPCI
auront d’autres compétences que celui d’assurer “ les dépenses de
fonctionnement des écoles publiques “. Mais, de quelles compétences s’agit-il
? du fonctionnement administratif,
pédagogique ou matériel ? Rien dans le projet ne le précise, laissant la porte
ouverte à toutes les supputations.
N’est-ce pas
exagéré ?
La Municipalité de Créteil vient de sortir un document
de 200 pages pour mettre en place un Contrat Educatif Local empiétant largement sur le temps scolaire.
Ce CEL, auquel les enseignants devraient obéir, à commencer par les directeurs
d’école, “ prend en compte les principes politiques des élus de la ville “ et exige “ un portage politique fort
“.
Le projet de loi s’il était voté donnerait le
pouvoir à la Mairie de Créteil de diriger les écoles de la ville, enseignants
compris, enseignants d’abord.
Que signifie ce
projet de loi pour les écoles maternelles ?
L’Etat ordonne de ne plus scolariser les enfants de
deux ans et demande aux collectivités de trouver “des solutions” autre que
l’école maternelle laïque, publique et gratuite, pour “ la garde “ de ces
enfants.
L’article 70 ter apporte la réponse législative à la mise en
œuvre de ces solutions. En effet, il stipule qu’il est possible d’établir
des conventions entre les collectivités territoriales et l’Etat “ en vue de
développer des activités communes dans le domaine éducatif et culturel et
créer, ou gérer ensemble, les moyens et service nécessaires à ces activités.”
L’exemple de la Mayenne est illustratif: le Conseil général vient de voter des crédits
pour mettre en place, dans le cadre d’un accord Etat / collectivité locale, une
structure dépendant le matin de l’Education nationale et l’après-midi de la
commune...
Qu’avez-vous fait
contre ce projet ?
Nous étions des dizaines de milliers à manifester et
à faire grève tous ensemble en mai et juin 2003 en particulier sur les
revendications suivantes : “ Non au transfert des TOS “ “ Non à la
décentralisation/régionalisation “.
La FNEC-FP-FO et ses syndicats, ont continué à agir
sur ces revendications, que ce soit dans les groupes de travail ministériels
(de juillet à décembre), ou lors des délégations auprès du ministre de
l’Education nationale, du 1er ministre et des différents groupes
parlementaires.
Pour les mêmes raisons , le SNUDI FO agit
depuis des mois et des mois contre la mise en réseau des écoles.
Peut-on faire
reculer le gouvernement ?
A l’origine, le Premier ministre voulait que cette
nouvelle loi de décentralisation entre en vigueur au 1er janvier 2004.
Devant la mobilisation de mai et juin, le
gouvernement a reporté au 1er janvier 2005 son application.
Nous sommes le 15 mars et la loi n’est toujours pas
votée.
Alors que tout était ficelé pour qu’elle soit
adoptée début janvier, elle a d’abord été repoussée en mars, puis reportée au 7
avril après un débat parlementaire très difficile pour le gouvernement. Des
députés de la majorité ont dit qu’ils n’étaient pas preneurs du transfert des
TOS.
Et, le 7 avril, tout ne sera pas réglé puisqu’il faudra que le
projet repasse devant le Sénat…
Il faut mettre cela en relation avec les difficultés
rencontrées par le ministère pour mettre en réseaux les écoles.
Il y a eu les prises de positions du Conseil
Général de Seine-Maritime qui a été unanime pour rejeter cette mise en
réseau, il y a eu le vœu adopté par 65 communes du Finistère refusant
les regroupements d’écoles proposés par l’Inspecteur d’académie.
Il y a eu le communiqué de l’Association des
Maires de France qui a rencontré le Ministre pour lui exprimer “ en toute
franchise, la réserve des
élus locaux à tout dispositif qui altérerait le lien école/commune “.
Et, le ministère qui nous avait affirmé que les
projets de décrets seraient publiés
pour le début du mois de mars ne nous a toujours pas envoyé la dernière
mouture comme il s’y était engagé et ne les a toujours pas soumis à l’avis du
Comité Technique Paritaire Ministériel.
Il faut aller à
l’Assemblée nationale. Oui, mais la date ?
La FNEC FP-FO et tous ses syndicats avaient
retenu le 30 mars juste avant les congés de printemps. Elle l’a proposée à
toutes les Fédérations Syndicales.
Le SGPEN-CGT, premier syndicat chez les TOSS, a contacté la FO
pour un appel commun, pour le 1er avril date d’une journée d’action nationale
de l’UGFF-CGT… SUD a également indiqué son accord avec l’appel de
la Fédération.
Dès lors qu’il y avait accord sur un appel clair à manifester à
l’Assemblée nationale contre le projet de loi de décentralisation, contre le
transfert des TOS, nous n’avons pas fait de la date un obstacle.
L’appel commun FNEC FP-FO - SGPEN-CGT est un
formidable appel à tous les personnels et tous les syndicats : “ Manifestons
ensemble à l’Assemblée nationale pour que la loi de décentralisation soit
repoussée “.
Qui pourrait
dire aujourd’hui qu’il ne faut pas tout faire pour mettre en échec ce projet de
loi ouvrant la voie à la dislocation de nos statuts de fonctionnaires d’Etat et
à la dénationalisation de l’Enseignement public.
Signez, faites
signer une adresse à votre député(e) lui indiquant votre opposition à la
décentralisation, au transfert des TOS et à la mise en réseau des écoles et lui
demandant de ne pas voter la loi sur les libertés et les responsabilités
locales.
Sur cette base,
organisez avec vos collègues la délégation qui montera à Paris, le 1er
avril, à l'Assemblée nationale pour
aller porter cette exigence de milliers d'écoles et d'établissements, de
dizaines de milliers de collègues.
(Signatures à faire parvenir à : SNUDI – FO, 13 rue de l’Académie,
13001, Marseille)
Madame la députée, Monsieur
le député,
Le 7 avril prochain, vous êtes appelés à vous
prononcer sur le projet de loi sur les libertés et les responsabilités locales.
- Parce que nous voulons que l’Education reste
nationale,
- Parce que nous ne voulons pas de la mise en réseau
des écoles,
- Parce que nous voulons rester des fonctionnaires
d’Etat,
nous vous demandons de ne pas voter cette nouvelle
loi de décentralisation, de ne pas transférer les agents techniciens, ouvriers,
et de service (TOS) des lycées et collèges.
Nom Prénom |
Ecole |
Signature |
Souscription nationale |
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