Ecole maternelle publique,
gratuite et laïque, la fin d’une spécificité
française ? Le SNUDI-FO condamne les
propositions du Rapport Tabarot sur « le développement de l’offre d’accueil de la petite enfance »
rendues publique le 23 juillet 2008. Un an après celui du Haut
Conseil de l’Education, ce nouveau rapport s’attaque à la scolarisation des
enfants de 2 ans (passée de 35 % en 2001 à 20% en 2007) au profit de « structures qui associent garde et
éducation ». Le rapport propose ainsi de
« développer sur l’ensemble du
territoire l’offre de garde destinée prioritairement aux enfants âgés de 2 à
3 ans, en créant des jardins d’éveil dans les structures existantes et les
écoles maternelles ». Ces « jardins
d’éveil » qui pourraient donc être créés au sein des écoles maternelles
seraient « ouverts de 7 heures à
19 heures et lors des congés scolaires » ; ce sont les communes
qui assumeraient la responsabilité de ce service qui serait payant. Après les mesures engagées
ces dernières années de scolarisation à mi-temps ou à temps partiel, de
fusion d’écoles maternelles avec les écoles élémentaires, de mise en place de
structures d’accueil diverses sous la responsabilité des collectivités
locales, l’objectif est de s’attaquer aux fondements, à l’existence même de l’école
maternelle publique, gratuite et laïque et au statut de ses enseignants fonctionnaires d’Etat. Le rapport Tabarot répond
ainsi aux objectifs du Conseil européen de Barcelone qui en 2002 enjoignait
les Etats membres de mettre en place d’ici 2010, des « structures
d’accueil » diverses, variées, municipales ou privées pour tous les
enfants n’ayant pas l’âge de la scolarité obligatoire. Il répond également aux
déclarations du ministre Xavier Darcos qui le 18 juin 2008 mettait en cause
le recrutement d’enseignants fonctionnaires d’Etat à bac + 5 « pour faire faire la sieste à des enfants ». Le SNUDI-FO et la
confédération FO qui défendent l’école maternelle, publique, gratuite et
laïque avec des enseignants fonctionnaires d’Etat, garants de l’égalité des
droits et de l’unité du service public, revendiquent l’abandon des
dispositifs de décentralisation et de transfert de compétences qui visent à
développer des structures concurrentes à l’école maternelle. Les propositions du rapport
Tabarot doivent être rejetées. |