Monsieur
Dominique De VILLEPIN Premier Ministre Hôtel Matignon
57, rue de Varenne 75007 PARIS Paris, le 26 février 2007 Monsieur
le Premier Ministre, Représentée
au Conseil Supérieur de l’Education, la Confédération Générale du Travail
Force Ouvrière a pris connaissance du projet de décret visant à la mise en
œuvre expérimentale d’établissements publics d’enseignement primaire (EPEP)
prévue par l’article 86 de la loi du 13 août 2004 relative aux
responsabilités et aux libertés locales. Au
cours de ces dernières années, le statut des écoles publiques communales a
fait l’objet de plusieurs propositions de modification dont la dernière
consistait à institutionnaliser des réseaux d’écoles primaires, ce que Force
Ouvrière a rejeté. Or,
le projet de décret qui nous a été soumis par monsieur le Ministre de
l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
s’inscrit dans un contexte de transfert des compétences qui renforce le
désengagement de l’Etat et accélère la mutualisation des moyens souvent
génératrice de suppression de classes, voire d’écoles. Ainsi, en l’espace de
20 ans, selon les chiffres de la Direction de l’Evaluation et de la
Prospective du ministère de l’Education Nationale, 10 992 écoles
publiques communales ont été fermées. Attachés
au principe de l’égalité républicaine, nous ne pouvons soutenir une telle
politique d’affaiblissement des services publics. Par
ailleurs, au nom de notre attachement à l’Education Nationale, nous ne
pouvons accepter la mise en place d’établissements qui seraient administrés
par un conseil dont la majorité serait constituée d’élus locaux lesquels ne
sont absolument pas demandeurs de cette expérimentation. Il suffit pour s’en
convaincre de lire le courrier adressé par Monsieur le Président de
l’Association des Maires de France à Monsieur de Robien le 9 février dernier. Pour
toutes ces raisons, lors de la réunion du Conseil Supérieur de l’Education du
5 février dernier, nous avons souhaité le retrait de ce projet. Le
ministère l’ayant malgré tout mis au vote, le texte a été massivement rejeté
par 41 membres du CSE, un seul l’ayant approuvé. Cette
contestation quasiment unanime conduit la CGT Force Ouvrière à vous demander
de na pas publier ce décret. Vous
remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à cette intervention,
je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de ma
parfaite considération. Jean-Claude
MAILLY Secrétaire Général |