S’il y avait
besoin de s’en convaincre encore, la révélation par la presse de ce matin de
l’ordonnance sur les “partenariats public-privé” nous rappelle que l’enjeu de
notre action c’est ni plus ni moins la préservation du service public
républicain.
Le
gouvernement a déjà publié les textes qui vont lui permettre d’associer le
secteur privé à la construction et à la gestion des prisons et des hôpitaux. En
avril, le dispositif sera complété par une ordonnance qui va étendre le champ
des “partenariats public-privé” (PPP).
“Sont
concernés tous les besoins collectifs qui ne sont pas financés par l’usager et
pour lesquels il n’y a pas assez de fonds publics disponibles à court terme”.
D’un côté, on veut casser le statut national de fonctionnaires
d’Etat en
transférant les personnels TOS, les médecins scolaires, les administratifs
gestionnaires des TOS, les agents des inventaires, aux collectivités.
De l’autre, on crée les conditions de mise en œuvre de la
privatisation inscrites dans les directives européennes sous le vocable de
“service d’intérêt général”. Celle-là même contre laquelle les chercheurs sont
mobilisés pour exiger le rétablissement de 550 emplois précaires en emplois
statutaires.
Malheureusement
pour les initiateurs de ces contre-réformes, nous sommes là, rassemblés,
déterminés, informés : les débats parlementaires, le calendrier le démontrent,
les jeux sont loin d’être faits. Le vote définitif de la loi, on l’a dit, aura
lieu le 6 avril.
Non l’issue n’est pas l’inégalité de la décentralisation, la
régionalisation des diplômes et des titres, de la formation professionnelle qui
se traduisent par l’explosion de l’AFPA, la suppression un à un des lycées
professionnels, et la privatisation par le biais des lycées de métiers,
Oui l’issue est dans la clarté des revendications.
Députés,
ne votez pas le transfert des ATOS, des médecins scolaires, des personnels de
la Culture, ne votez pas l’explosion de l’AFPA !
L’appui
de la Confédération, de la FGF, de l’UD, la présence de fédérations FO dans ce
rassemblement sont d’une extrême importance et donne toute la dimension de
notre combat.
Déjà
nous sommes invités par le Ministre de l’Education nationale à donner notre
avis sur le futur budget 2005 alors même que la rentrée scolaire 2004 qui sera
celle de la régionalisation, celle de la mise en réseau des écoles, s’annonce
meurtrière.
Dans nombre d’académies et de départements les personnels de
l’Education nationale revendiquent comme une même exigence :
-
aucun transfert, nous voulons tous rester fonctionnaires d’Etat
-
aucune fermeture de classe, de section, aucune suppression de poste.
Nous
sommes certains que nous avons le soutien spontané, général des parents
d’élèves. Nous en avons la preuve quotidiennement.
Qui
peut accepter qu’on demande aux professeurs de se reconvertir y compris dans le
privé parce qu’ils suppriment des programmes, des heures d’enseignement, des
disciplines, tout cela au nom de l’Union Européenne qui n’a pas hésité à
déclarer 2004, par anti-phrase “l’année de la connaissance”.
L’Etat
préfère payer des amendes pour des absences non remplacées, qui signifient des
années scolaires sans professeurs plutôt que d’annuler la suppression de 4000
postes prévue pour septembre et la diminution de 5500 postes aux concours de
recrutement.
Gagner sur le transfert des 96 330 personnels TOS, c’est gagner pour
toutes les catégories titulaires et non titulaires.
Que
prévoit le projet de débat de l’article 77 de la loi Fillon dit de la seconde
carrière des enseignants sinon que les collectivités locales et les hôpitaux
seraient représentés dans cette commission. Cela ne ressemble-t-il pas à un
processus de transfert là aussi ? Que prévoit la mise en réseau des écoles
sinon la remise en cause du statut national des instituteurs et des professeurs
des écoles ?
Toutes
les catégories sont concernées par le transfert des TOS.
On
nous dit que les médecins scolaires ne seront pas transférés parce qu’il y a
accord pour sortie de crise.
Faut-il
qu’il y ait à nouveau crise pour en sortir en annulant le projet de transfert
des personnels TOS.
Nous
sommes informés d’initiatives de journées d’action au mois de mars…
Il y a
encore des absents aujourd’hui mais des appels communs
pour que les députés ne votent pas les transferts se multiplient.
Un mouvement se dégage, s’organise pour gagner.
Alors
oui il y a une issue c’est pourquoi nous proposons à tous les personnels de se
réunir dans les services, les écoles, les établissements. Si en deux jours à
l’appel des sections FO on peut être plusieurs centaines ce 3 mars à
l’Assemblée nationale ne peut-on être, à l’appel de toutes les fédérations
syndicales de l’Enseignement des milliers et davantage
dans une manifestation nationale pour dire aux députés avant le 7 avril : Ne
votez pas !
Nous nous adresserons à tous les personnels, nous nous adressons aux
autres fédérations syndicales.
Oui,
nous pouvons gagner que tous les TOS, les médecins restent des fonctionnaires
d’Etat. Telle est la position de la FNEC-FP FO soumise à la discussion de tous,
sans ultimatum ni conditions.
Nous
prendrons toutes nos responsabilités.