Article paru dans
« L’Ecole Syndicaliste » n° 346, Octobre 2005.
Des milliers
d'enfants handicapés et/ou en difficulté, privés de soins et d'enseignement
spécialisé, intégrés par défaut ou
d'office dans les classes ordinaires, des structures spécialisées qui
disparaissent et des CLIS fermées, des enseignants catastrophés…
C'est sans
doute le problème le plus grave rencontré dans les écoles à cette rentrée.
Alors que la suppression des classes de
perfectionnement, le manque de places dans les structures spécialisées
adaptées, les passages de classe automatiques d'élèves ne sachant pas lire ou
en grande difficulté aboutissent déjà à une hétérogénéité grandissante des
classes, des autorités de l'Education nationale se permettent de décider,
arbitrairement et autoritairement, que tout enfant handicapé doit être
obligatoirement scolarisé dans une classe de l'école de leur quartier !
C'est irresponsable et c'est faux !
Irresponsable parce que si un enfant a besoin d'une
structure adaptée à la nature et au degré de son handicap, l'affecter d'office
dans une classe ordinaire c'est gâcher sa scolarité et, souvent, aussi celle des autres élèves.
Faux parce que seule une " commission
d'éducation spéciale " composée de personnels qualifiés peut se prononcer,
au cas par cas en fonction des besoins spécifiques de l'enfant!
Faux parce que toute intégration individuelle dans
une classe ordinaire, quand elle est jugée possible par une commission
d'éducation spéciale, exige obligatoirement une convention écrite qui en définit
les conditions impératives.
Faux parce le site du Ministère lui-même (rubrique
Handiscol') précise qu'il faut attendre la parution des décrets d'application
de la loi Montchamp du 11 février 2005 avant de pouvoir prendre de telles
décisions qui peuvent nuire à ces enfants privés de la prise en charge
spécialisée nécessaire, casser une classe, perturber gravement des enseignants.
Ces décrets en cours d’élaboration seront présentés cet automne au Conseil
d’Etat pour les uns, au Conseil Supérieur de l’Education pour les autres.
La démagogie qui accompagne souvent ces mesures, en
cherchant souvent à nous culpabiliser, cache mal la recherche de sordides
économies budgétaires.
Le Snudi-FO soutient totalement l'appel des parents du Collège G. Philippe de Massy dont les enfants dyslexiques, dysphasiques et mal-entendants viennent brutalement d'être transférés dans des classes à 25 (avec 5 heures de passage en UPI) au lieu des petits groupes spécialisés de 8 leur ayant permis de suivre des études à leur rythme, avec des techniques spécifiques, leur permettant d'atteindre le Brevet des collèges. Malgré le dévouement des personnels, les résultats sont un désastre. La structure adaptée doit être réouverte.
Le
Snudi-FO appelle les personnels, avec le syndicat :
à constituer le dossier de
signalement des élèves handicapés et/ou en difficulté pour une place dans une
structure spécialisée adaptée ;
à exiger une affectation
écrite de la part de la Commission Spéciale bannissant les intégrations par
défaut ou d'office ;
à disposer d'un certificat
médical et d'un projet de convention écrite avant chaque intégration.
Plus généralement, en, organisant le vote pour les
listes du Snudi-FO aux élections paritaires, vous donnerez les moyens au
syndicat de faire respecter vos droits et ceux de ces enfants.
Le Snudi-FO vous informera
du contenu des projets d’application de la loi et du combat qu’il mène, avec la
Fédération, pour préserver les Commissions d'Education Spéciale et les
structures spécialisées menacées de disparition dans le cadre de la mise en
place de la Maison départementale du handicap au 1er janvier 2006.