Article de l’Ecole Syndicaliste n°339,
septembre 2004
A propos de
l’inspection...
Question : “Récemment, un syndicat qui se prononce pour
que l’inspection prenne en compte “le travail des équipes”, s’est félicité
des recommandations faites au ministère par le Haut conseil de l’évaluation de
l’école qui considère que le dispositif actuel est “de peu d’effets sur les
pratiques individuelles et collectives des enseignants, l’inspection
individuelle risquant de laisser de côtés des pans importants du métier (activités
interdisciplinaires, travail en équipe, activités dans et hors l’école, suivi
de stages...)”. Après lecture de ces “recommandations”, on comprend mieux
pourquoi, de plus en plus souvent, des collègues se heurtent au cours des
inspections à l’intolérance pédagogique de certains IEN. Que peut faire le
syndicat dans ces situations ?”
Le
syndicat constate effectivement des
dérives de plus en plus inquiétantes et trop souvent, une dénaturation de
l’inspection qui est de moins en moins un moment de conseil et de plus en plus
un outil pour contraindre et mettre au pas : des IEN commettent des rapports
très discutables, exigent que les collègues remplissent obligatoirement, avant
l’inspection, des questionnaires portant sur leur implication dans tel ou tel
projet éducatif local pour “mettre en synergie
école/parents/associations/collectivités”, évaluent leur participation à
des activités “décloisonnées”, voire à des activités périscolaires ou de
soutien organisées dans le cadre du Contrat éducatif local (CEL)...
Le
Snudi FO s’élève contre ces pratiques autoritaires qui vont dans le sens de ce
que recommande le Haut conseil de l’évaluation visant à conformer les
enseignants à une pédagogie officielle, à les transformer en animateurs ou en
simples exécutants des volontés de certains “partenaires éducatifs”.
Il
rappelle les termes de la circulaire n° 87-319 du 14 octobre 1987 qui stipule
clairement que “les choix des démarches, des méthodes et outils
pédagogiques relèvent de la responsabilité de l’enseignant, pourvu qu’ils
soient efficaces et adaptés à l’objet de l’enseignement” ou ce que
précise un rapport de l’inspection générale de juin 1996, “les finalités
de l’inspection devraient porter sur la conformité de l’enseignement aux
programmes, le niveau d’exigence du maître doit être apprécié et analysé à
partir de l’observation de séquences, des productions et des cahiers des élèves”.
Concrètement,
indiquons qu’un collègue inspecté peut, s’il est en désaccord avec un rapport,
le contester par écrit.
Saisir
immédiatement le syndicat qui peut intervenir auprès de l’IEN (qui rédige le
rapport et propose la note) et de l’IA (qui arrête la note ).
Dans
d’autres cas, on nous signale des dysfonctionnements importants, des
manquements graves qui, là aussi, remettent en cause les garanties et droits
statutaires en pénalisant les collègues :
- des
IEN viennent inspecter sans prévenir or “toutes les visites des
inspecteurs dans les établissements sont annoncées avec mention de leurs
objectifs” (Circulaire du 13 décembre 1983, BO n° 46).
-
retards dans la transmission des rapports et l’attribution des notes (dans un
département, dans une même circonscription, une quinzaine de collègues
attendent depuis 18 mois leur rapport et leur note, ce qui ne peut que
sérieusement les pénaliser dans leur déroulement de carrière, la note
pédagogique étant un élément constitutif de nombreux barèmes : avancement,
mouvement...! ) alors que les textes précisent : “le rapport
d’inspection est adressé à l’enseignant dans un délai d’un mois”, “les
notes pédagogiques sont, dans la mesure du possible, communiquées aux
enseignants dans le trimestre qui suit l’inspection” (note de service
n°83-512 du 13 décembre 1983, voir aussi l’art. 17 de la loi du 13 juillet 1983
sur la communication des notes et appréciations attribuées aux fonctionnaires
et l’art. 23 du décret 90-680 du 1er août 1990 relatif au statut des PE).
Là aussi, contacter sans attendre le syndicat pour engager les recours nécessaires auprès des autorités.