Article
paru dans l’Ecole Syndicaliste n°334, Janvier 2004.
Groupes de travail
sur les métiers de l'enseignement :
nous attendons les réponses du ministre
A l'issue de la tenue des premiers groupes de
travail qui se sont tenus fin novembre (voir Ecole syndicaliste n° 333), nous avons
demandé à être reçus par le ministre pour aller chercher les réponses aux revendications que nous avons formulées lors
des différentes réunions. Nous entendons ainsi jouer notre rôle d’organisation
syndicale indépendante.
Groupe de travail n°1 :
Les débuts de carrière des enseignants
ü L'accompagnement de l'entrée
dans le métier
Nous
avons demandé un bilan détaillé de l'application de la circulaire n° 2001-150
du 27 juillet 2001 qui stipule que les jeunes enseignants sont astreints à
suivre un stage de trois semaines l'année suivant leur sortie de l'IUFM et un
autre d'au moins deux semaines l'année suivante.
Cette
organisation pose plusieurs problèmes
- les
jeunes collègues qui prennent en main pour la première fois une classe se
voient obligés de la quitter, souvent dès les premières semaines qui suivent la
rentrée. Ce qui n'est pas l'idéal pour une prise en main dans de bonnes
conditions, d'autant que, la plupart du temps, dans le 1er degré, ils sont
remplacés par des PE stagiaires,
- Ces
stages obligatoires dérogent aux règles définissant les droits à la formation
continue qui relève du volontariat,
- Ils
obèrent sensiblement les possibilités de formation continue pour les autres
personnels dans la mesure où ils mobilisent une part non négligeable des
remplaçants (lorsqu'il en existe encore) et les PE2.
Par
ailleurs, cette mesure place, de fait, les sortants IUFM dans une situation de
“néo titulaires” puisque, dans le premier degré, bien souvent les IEN ne
veulent pas les inspecter avant la fin de ces stages. Ceci peut avoir des
conséquences sur leur déroulement de carrière dans la mesure où, dans le calcul
pour les promotions mais aussi pour le mouvement, la note a une importance non
négligeable.
Aussi, nous revendiquons :
q L'abandon du dispositif prévu par la circulaire du 27 juillet
2001, même si on peut envisager que dans les plans de formation des stages
spécifiques débutants leur soient réservés.
q La réaffirmation du principe du volontariat pour la formation
continue
q Les moyens nécessaires permettant l'application des textes
relatifs à la formation continue sur le temps de travail
q Le renforcement, dans le 1er degré, du contingent des PEMF et
des CPC en leur donnant les moyens (en particulier en ce qui concerne les frais
de déplacement) d'assurer leurs missions d'aide et de conseil aux jeunes
collègues.
ü L'amélioration des débuts de
carrière
Le
document de la DPE indique que "pourraient être explorées des
possibilités d'indemnité de première affectation ou de prime d'installation
ainsi qu'une réduction de la durée des premiers échelons".
l'indemnité de première
affectation, elle existe réglementairement par le biais du décret n° 90-805 du
11 septembre 1990.
Le
seul problème c'est que, depuis des années, il n'y a plus de départements
permettant d'obtenir cette indemnité de première affectation.
Quant à une réduction de la
durée des premiers échelons, il ne faudrait pas qu'elle se fasse au détriment
de l'ensemble de la grille indiciaire qui doit être revalorisée.
Nous souhaitons connaître
vos propositions en matière de reclassement.
Mais, pour ce qui nous concerne, nous souhaitons :
q Pour le premier degré une prise en compte de la situation des
suppléants éventuels (ils sont relativement peu nombreux) et qu'ils puissent
bénéficier du même type de reclassement que les MA, par exemple.
Groupe de travail n°3 :
Dispositifs de respiration ou de
réorientation professionnelle
La
DPE a ouvert la discussion sur les possibilités de seconde carrière à
l'extérieur de l'Education nationale par détachement puis éventuellement
intégration et les possibilités de seconde carrière par la mise en œuvre de
l'article 77 de la loi sur les retraites.
Nous
attirons votre attention sur le fait qu'il existe un hiatus entre les attentes
des enseignants et les dispositifs actuels.
Les
collègues souhaitent :
-
Bénéficier de réelles possibilités de promotion (par listes d'aptitude ou par
concours internes),
-
Pouvoir se réorienter en bénéficiant des dispositifs existants : congé de
formation, de mobilité, de formation mobilité, détachements, mises à
disposition, postes à l'étranger…
-
Bénéficier d'un départ anticipé ou aménagé par le biais de la CPA (Cessation
progressive d'activité) ou du CFA (Congé de Fin d'Activité).
Ces
demandes légitimes des collègues sont malheureusement contrecarrées par les
possibilités de plus en plus faibles de promotions, de reconversion, de
reclassement sans parler de la disparition et/ou de la remise en cause des
dispositifs réglementaires existants.
C'est la raison pour laquelle nous vous demandons d'apporter des
réponses précises aux souhaits des collègues qui veulent bénéficier d'une
réorientation professionnelle :
q Augmentation des possibilités de promotion par liste
d'aptitude ou concours interne,
q Augmentation significative des possibilités de congé de
formation, de mobilité, de formation mobilité,
q Simplification du dispositif actuel relatif au détachement et
à la mise à disposition,
q Retour à une CPA attractive et réouverture du droit au CFA.
Groupe de travail n°4 :
Le suivi et l’aide aux enseignants en
difficulté
Depuis des années, nous demandons :
q Que le nombre d'emplois permanents au Cned soit à nouveau
nettement augmenté
q Que le nombre de supports budgétaires de postes de
réadaptation accordés aux académies soit fortement abondé
q Que soit appliqué le décret 2000-198 du 6 mars 2000 modifiant
le décret 84-1051 du 30 novembre 1984 afin de permettre le reclassement sur un
poste adapté à leur situation de tous les enseignants qui ne peuvent plus
reprendre une classe.
Si le
point 1 a été en partie entendu, les points 2 et 3 n'ont jamais été pris en
compte alors qu'ils permettraient de régler des centaines de situations
dramatiques chaque année.
Mais
il existe un autre problème qui concerne les enseignants qu'on a mis en
difficulté.
Aujourd'hui
plus de 800 enseignants sont suspendus, mis en examen voire traînés en justice
sur simple dénonciation parfois anonyme.
Tout
cela est possible à cause des ambiguïtés contenues dans la circulaire Ségolène
Royal de 1997 qui remet en cause la présomption d'innocence.
q Aussi, nous renouvelons notre demande de réécriture de cette
circulaire.
Groupe de travail n°5 :
L’aménagement du temps de travail
Si
les " pistes de réflexion " présentées par le Directeur de la DPE sur
l'aménagement du temps de travail ne concernaient pas directement le premier
degré, nous avons néanmoins rappelé nos revendications concernant les
instituteurs et les PE.
Il ne
faudrait pas que, sous des prétextes divers ( "conception élargie du
métier de PE", redéfinition du statut et des missions par la
"mise en réseau des écoles", articulation du scolaire et du
périscolaire par les projets locaux d'"aménagement des rythmes
scolaires"), on aboutisse en réalité à instituer la possibilité pour
les autorités de disposer des enseignants à leur guise, au mépris des textes
réglementaires définissant les obligations de service.
Celles-ci
sont de 26 heures hebdomadaires d'enseignement et une heure annualisée, et non
de 972 heures annualisées, comme certains ont pu le prétendre ces dernières
années.
Rappelons
que les enseignants parisiens ont, avec tous leurs syndicats, rejeté les
projets d'aménagement des rythmes scolaires de la mairie et du rectorat,
qui prévoyaient de
"flexibiliser" les obligations de service en augmentant le nombre
d'heures annualisées (notamment 24+3, soit 108 heures globalisées au lieu de 36
actuellement). De la même manière, FO ne saurait accepter que soient imposées
des heures de réunions en dehors de la réglementation en vigueur (journées de
prérentrée, réunions diverses et variées en particulier pour les directeurs…).
Aussi, nous nous prononçons, dans le premier degré, pour :
q Une définition des obligations de service hebdomadaires, sans
flexibilité ni annualisation.
q Le retour à un calendrier
national, identique sur l'ensemble du territoire sur la base de 36 semaines
d'enseignement séparées par cinq périodes de congés.