Editorial de l’Ecole Syndicaliste n°334,
janvier 2004
Le grand débat
fait flop…
Malgré une campagne de presse intensive, malgré le
soutien à peine déguisé de certains responsables syndicaux, malgré les
pressions exercées sur les collègues par l’administration, les premières
remontées des départements indiquent toutes que le grand débat fait un bide…
Comment pourrait-il d’ailleurs en être
autrement ?
Les personnels qui ont majoritairement fait grève au
printemps dernier ne sont pas dupes. Ils savent parfaitement que les réunions
institutionnalisées par le ministère pour “débattre” ne sont qu’un “faire
valoir” et qu’en aucun cas leurs revendications ne seront entendues dans ce
cadre.
Pire, ils saisissent parfaitement qu’on voudrait
utiliser leur participation comme alibi pour justifier demain une nouvelle loi
d’orientation sur l’éducation qui, dans le droit fil de la politique menée par
les gouvernements successifs, généralisera la décentralisation / privatisation
et la déréglementation de leurs statuts.
Aussi, nous sommes intervenus à tous les niveaux, et
en particulier auprès du ministre, pour exiger que la participation au grand
débat ne soit pas obligatoire. Nos interventions ont payé.
Mais nous avons également clairement affirmé que le
Snudi Force Ouvrière ne pouvait, ni de près ni de loin, être associé à
l’organisation et au déroulement du “grand débat”.
Cette attitude d’indépendance, qui est l’un des
fondements de Force Ouvrière, nous permet ainsi de rester sur le terrain qui
doit être celui de l’organisation syndicale : la défense des intérêts
matériels et moraux de nos mandants.
C’est dans cet esprit que les secrétaires
généraux de la Fnec FP-FO, du SNFOLC et
du Snudi FO ont écrit au ministre pour demander à le rencontrer.
C’est dans cet esprit que nous agissons sur la
question de la réforme du Capsais comme sur toutes les autres questions
revendicatives (frais de déplacement, titulaires mobiles, protection des fonctionnaires….).
C’est dans cet esprit qu’il va nous falloir aborder
la question de la carte scolaire…
En attendant, au nom du Secrétariat national, je
vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et vous présente tous nos vœux de
bonheur pour 2004.
Montreuil le 17 décembre
2003
Paul BARBIER, Secrétaire
général