« Grand débat sur l’école »:
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Le SNUDI FO 13 ne cautionnera pas.
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Suite à l’intervention du syndicat, aucune obligation de participation !
Le
SNUDI FO 13 a pris connaissance avec attention des modalités et du contenu du
« grand débat sur l’école », initié par le ministère et le
gouvernement.
Le
conseil syndical, réuni le 4 décembre 2003, estime de sa responsabilité de
faire part à tous les collègues de sa position et de son intervention.
Ceux qui en mai et juin 2003 n’ont pas voulu
écouter les revendications des enseignants et plus largement de l’ensemble des
salariés (retraites, décentralisation – régionalisation, budget pour les postes
nécessaires, négociations sur les journées de grève, …) nous proposent aujourd’hui de « débattre » sur l’école.
Cela, dans le même temps où ils
poursuivent la mise en place de plans
contraires à nos intérêts (et à ceux de nos élèves) : suppression du
CAPSAIS, mise en réseaux des écoles, transfert des personnels TOS, blocage des
salaires, …).
C’est un « débat citoyen »,
un débat politique qui devrait aboutir à une nouvelle loi d’orientation.
Les
dés sont pipés :
ü La conclusion est inscrite
d’avance dans les mesures que continue à prendre le gouvernement.
ü Tout le monde et n’importe qui
(patrons, journalistes, parents, grands-parents, associations…) est appelé à
donner son avis sur des questions qui relèvent entre autres de compétences
professionnelles (organisation de la classe, outils pédagogiques, redoublement,
évaluation, …) de la transformation de notre statut (décentralisation, carrière
au mérite, affections au profil, rôle des directeurs, « gestion des
ressources humaines » …) ou du droit à l’instruction (intégration et
classes spécialisées, rôle de l’entreprise, …).
ü La forme même des questions induit les réponses.
En fait, le gouvernement voudrait se
prévaloir de la participation des enseignants (et de leurs syndicats) pour
mettre en place des mesures contraires à leurs intérêts.
Le
SNUDI FO 13, en tant que syndicat, ne participera pas à ce débat, chacun de ses
syndiqués restant bien sûr libre de sa position en tant que citoyen.
C’est un « débat citoyen » nous
dit-on. Y participer ou non devrait donc relever, en toute démocratie, du choix de chaque citoyen.
La banalisation de deux demi-journées, insérant le débat dans notre temps de
service, tendrait-elle à nous interdire, en tant que fonctionnaire de
l’Education Nationale, cette liberté de citoyen ? Ceci d’autant que certains Inspecteurs ont tenté de présenter
ce débat comme obligatoire ou de l’organiser comme tel, certains convoquant
même directeurs ou enseignants pour l’animer.
ü Le SNUDI FO national, avec
la Fédération FO de l’enseignement a demandé au ministre que la liberté de choix
soit respectée, celui-ci nous a répondu : « personne n’est obligé de
participer à ces réunions ».
ü Dans les Bouches du
Rhône, la secrétaire départementale du SNUDI FO 13, mandatée par le bureau
a adressé un courrier à l’IA ainsi
qu’aux IEN pour demander qu’il n’y ait aucune obligation de participer au
débat et que des consignes claires soient données en ce sens (C.F.courrier à
l’IA joint).
ü L’I.A. vient d’envoyer aux directeurs une circulaire en
date du 2 décembre indiquant en conclusion : « Je précise que les enseignants désireux de participer aux débats
seront dispensés d’assurer leur service d’enseignement et les directeurs
d’école informeront les familles que les classes concernées vaqueront les demi
journées concernées. Les maîtres ne souhaitant pas participer au débat
assureront normalement leur service. ».
ü Le SNUDI FO 13 se
félicite que sa demande ait été entendue et que la liberté de chaque
fonctionnaire puisse être respectée.
ü Le SNUDI FO 13 invite les collègues à ne pas
participer à ce débat dont les objectifs sont contraires aux revendications et
à assurer leur classe ce jour là.
ü Le SNUDI FO 13
réaffirme que le préalable à toute discussion sérieuse est la reconnaissance
des revendications des enseignants, et notamment :
- le maintien et la reconnaissance de
la spécificité de l’école maternelle,
- l’abandon du projet de décret
supprimant le CAPSAIS, le maintien et le développement des structures
spécialisées,
- l’abandon des réseaux d’école, une
école = un directeur,
- l’abandon du transfert des TOS aux
collectivités locales,
- la création des postes nécessaires
pour les remplacements, les décharges, les départs en stage, les effectifs, …
-
…
13,
rue de l’Académie 13001 Marseille. Tél : 04 91 00 34 22 Fax : 04 91
33 55 62
Marseille, le 1er
décembre 2003
Objet : organisation du « grand débat sur
l’école » : droits et obligations des enseignants du 1er
degré.
Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
La
circulaire ministérielle n° 2003-162 du 14.10.2003, parue au BOEN n° 39 du 23
octobre 2003, relative à l’organisation du « grand débat national sur
l’avenir de l’école dans les établissements scolaires » stipule que
« chacun est convié à ces réunions (…) notamment les enseignants … ».
« Convié »
ne signifiant pas convoqué et Monsieur FERRY, ministre de l’Education
Nationale, ayant confirmé à notre Fédération Nationale, le 13 novembre, que
« personne n’était obligé de participer » à ces réunions, nous
souhaitons que vous apportiez des précisions quant aux droits et obligations de
service des enseignants du 1er degré de notre département.
En
effet, les situations sont très diverses dans les circonscriptions, certains
IEN affirmant que la participation des instituteurs et des professeurs d’école
à ces réunions était obligatoire, les classes étant vaquées, certains
convoquant même des directeurs d’école à des réunions préparatoires afin qu’ils
soient les animateurs des débats durant les demi-journées des 12 décembre 03 et
10 janvier 2004.
Les
enseignants des Bouches du Rhône seraient-ils d’avantage contraints que leurs
collègues des autres départements ?
Pour
Force Ouvrière, le cadre de ce « débat » est contraire au respect des
règles de la Fonction Publique républicaine et au respect de la démocratie qui
fonde le régime républicain.
D’autre
part, un enseignant, dans le cadre de ses obligations de service, est soumis au
devoir de réserve… Comment pourrait-il donc, dans le cadre de ces réunions
publiques convoquées par sa hiérarchie, s’exprimer librement comme
citoyen ?
Puisque
le cadre affirmé de ce « débat », lancé par le Premier Ministre est
celui d’un débat politique avec la participation
volontaire des citoyens, puisque M. Ferry a confirmé que « personne
n’était obligé d’y participer », je vous prie de bien vouloir nous
préciser si les enseignants du 1er degré qui ne souhaitent pas
participer aux réunions des 12 décembre 03 et 10 janvier 04 doivent assurer la
classe ces jours-là (pour ceux qui travaillent le samedi matin) ou s’ils
doivent libérer leurs élèves.
En
vous remerciant de la bienveillante attention que vous porterez à cette demande
et dans l’attente de d’une réponse précise, je vous prie d’agréer, Monsieur
l’Inspecteur d’Académie, l’expression de ma considération distinguée.
Secrétaire Départementale du SNUDI-FO.