FNEC FP FO
Fédération Nationale enseignement, Culture, formation
professionnelle.
ADRESSE
DE LA FNEC FP-FO
aux
personnels de l’Education nationale, du Supérieur et de la Recherche
Depuis deux
mois maintenant, les étudiants, les lycéens, les salariés se dressent massivement, par la grève et les manifestations
pour exiger le retrait du CPE, du CNE et de toutes les mesures qui disloquent le Code du travail, les conventions
collectives et les statuts.
Hier
encore, 4 avril 2006, plus de 3 millions de jeunes, de salariés ont manifesté
dans toute la France pour dire « Ni
CPE1, ni CPE2, Retrait total du CPE ! ».
Cette détermination qui n’a de cesse de se développer est sans
ambiguïté : les jeunes, les salariés savent que le CPE c’est la
précarisation généralisée, c’est le droit pour les patrons de licencier les
jeunes à tout moment, sans justification.
Pour
les jeunes avec le CPE, pour les salariés des entreprises de moins de 20
salariés avec le CNE, pour les salariés de plus de 56 ans avec le contrat
senior….Demain pour tous les salariés, ce
qui est remis en cause c'est le Contrat à Durée Indéterminée, le Code du
travail, les conventions collectives
et les statuts.
C'est la mise
en œuvre des lignes directrices pour l'emploi de l'Union européenne qui demande à chaque pays qu'il adapte sa législation
relative à l'emploi et qu'il « réexamine si nécessaire le niveau de flexibilité offert par les contrats permanents
et non permanents », dans l'objectif de faire baisser le coût du travail.
En Allemagne, comme dans tous les pays d’Europe les gouvernements ont
le même objectif.
En Grande Bretagne, le gouvernement vient de décider la « vente » des écoles publiques au
secteur privé.
Avec l'immense majorité des lycéens, des étudiants et
des salariés, les personnels de l'Education nationale et de l’enseignement
supérieur exigent le retrait du CPE.
C’est pourquoi le Comité Confédéral National de la
CGT FO des 22 et 23 mars a déclaré :
« Dans l’hypothèse où le Premier ministre au
soir du 28 mars ne retirerait pas le CPE, le CCN de Force Ouvrière confirme le
mandat donné au bureau confédéral pour proposer aux autres organisations
syndicales la poursuite de la grève interprofessionnelle et de prendre toutes
les autres initiatives que les circonstances peuvent exiger.
Le CCN mandate le bureau confédéral et la commission
exécutive pour examiner conformément aux statuts confédéraux l’éventualité
d’une grève générale. »
Dans la Fonction publique cette politique de
précarisation et de destruction des statuts est à l'œuvre.
Le PACTE (Plan d’Accès aux Carrières de la fonction
publique Territoriales et de l’Etat) en est un élément. C'est un véritable CPE
- CNE dans la Fonction publique permettant le recrutement de jeunes de 16 à 26
ans sur des emplois vacants de catégorie C, rémunérés de 55 à 70% du SMIC.
Le
PACTE s'inscrit dans la volonté des gouvernements successifs « de bouleverser le cadre traditionnel de la
Fonction publique » par :
-
La diminution massive des effectifs (1 fonctionnaire sur 2 partant à la
retraite non remplacé),
-
La poursuite des transferts des personnels aux collectivités
territoriales,
-
La généralisation des privatisations des services publics,
-
Les attaques contre le code des pensions et l'ensemble des régimes
sociaux,
-
La recrudescence des contractuels et des contrats précaires de droit
privé,
-
La suppression des corps nationaux de fonctionnaires d’Etat et la remise
en cause de la grille unique de rémunération,
-
Le blocage des salaires.
Dans cette situation, le ministre De Robien fait
évacuer les lycées par la police, menace de sanctions les enseignants qui
soutiennent leurs élèves et déclare qu'il entend « poursuivre ses réformes » qui toutes ont pour objectif de passer
l'Education nationale, le service public et les statuts à la moulinette des
directives de l'Union européenne. C’est tout le contenu de sa circulaire de
rentrée dont la FNEC FP-FO demande l’annulation.
La diminution massive des effectifs se traduit dans
l'Education nationale par la suppression de milliers de postes au concours et
par la fermeture de milliers de postes et de classes à la rentrée prochaine.
Les transferts de personnel s'effectuent par le biais
de la loi d'août 2004 qui n'est rien d'autre qu'une loi de privatisation
puisqu'en transférant les compétences, elle permet aux collectivités
territoriales de les déléguer au privé. FO réaffirme son exigence du maintien
de tous les personnels, notamment les TOS, dans la Fonction publique de l’Etat.
Le résultat des élections du 21 mars confirme cette exigence.
La déréglementation du statut général et des statuts
particuliers se traduit concrètement au travers de l'évaluation-notation, de la
mise en œuvre du plan « ambition réussite
» et de l'application de la loi Montchamp.
L'évaluation notation c’est l’individualisation,
l’arbitraire et le clientélisme. L’évaluation-notation n’a rien à voir avec un
« plan d'amélioration des carrières dans
la fonction publique » comme voudrait nous le faire croire l'accord signé
entre le ministre et la CFDT, l'UNSA et la CFTC.
Le plan « ambition
réussite » partie intégrante de la loi sur l'égalité des chances qui met en
place le CPE, organise le démantèlement des différents corps statutaires en
mélangeant les services des enseignants du 1er et du 2eme degré, en imposant
aux personnels une lettre de mission se substituant à leurs obligations de
service.
Cette politique vise à la dissolution des classes,
écoles et collèges dans des « réseaux
», à la pulvérisation des statuts des personnels et à la remise en cause du
droit des élèves à l’instruction.
De même, la loi Montchamp du 11 février 2005, impose
la scolarisation des enfants handicapés dans des classes ordinaires, démantèle
toutes les structures spécialisées qui garantissent le droit des enfants à des
soins adaptés et à un enseignement spécialisé, créé de graves perturbations
dans le fonctionnement des établissements scolaires et autorise la disparition
de centaines de postes d’enseignants spécialisés.
Ä Démantèlement du Code du travail par le
biais du CPE et du CNE,
Ä Dislocation du statut général de la Fonction
publique et des statuts particuliers,
Ä Privatisation des services publics, en
particulier celui de l'Education nationale,
Ä Blocage des salaires
Ä
Remise en cause des régimes de retraite....
…TOUT EST LIÉ
Nos
revendications sont celles de tous les salariés !
L'action syndicale sur chaque revendication s'inscrit
dans ce contexte de remise en cause de tous les droits et acquis arrachés par
le mouvement syndical depuis plus d'un siècle.
La FNEC FP
FO, fidèle à la Charte d’Amiens et à sa conception de l’indépendance syndicale
à l’égard des partis, des gouvernements, réaffirme que la grève générale
interprofessionnelle proposée par la CGT FO aux autres organisations, reste
le seul moyen de gagner le retrait immédiat du CPE et du CNE.
La FNEC FP FO invite les personnels à rejoindre les
syndicats FORCE OUVRIERE.