Congrès
FGF-FO du 29 mai au 2 juin à Pau
(Fédération Générale des
Fonctionnaires Force Ouvrière)
RESOLUTION UFR
L’assemblée Générale de l’Union Fédérale des
Retraités FO, réunie à PAU le 31 mai 2006 au cours du Congrès de la
FGF-FO :
- apporte son
soutien à l’action de la CGT-FO et de l’U.I.A.F.P-FO qui défendent, avec
fermeté, la solidarité intergénérationnelle actifs-retraités, les systèmes de
répartition et, plus largement, la prévoyance collective.
- dénonce
la régression sociale organisée par les gouvernements successifs qui, dans le
cadre du libéralisme économique, tentent de réduire, à néant, les conquêtes
sociales obtenues par nos anciens.
- combat
ce prétendu modernisme qui vante l’individualisme et qui sous prétexte
d’intéressement, de rémunération au mérite, veut laisser les salariés seuls
devant les aléas de la vie alors que toute l’action de nos anciens a été de
construire les solidarités nécessaires (maladie, retraite….) afin de permettre
aux salariés de conserver leur dignité face à ces risques, et ne pas dépendre
que de la charité qui gratifie celui qui donne, et, humilie celui qui reçoit.
Pouvoir
d’achat des retraités
Lors de la réforme des retraites de 2003, les
pouvoirs publics ont organisé la division pour faire passer la réforme en
opposant les salariés des régimes publics et privés.
L’UFR est déterminée à défendre le code des pensions
civiles et militaires de retraites, partie intégrante du Statut général de la
Fonction publique, et rappelle que la pension du fonctionnaire constitue une
dette viagère de l’Etat inscrite au Grand Livre de la Dette Publique.
Malgré la diminution importante du niveau des
retraites, aucun financement
complémentaire n’a été prévu pour assurer la pérennité des régimes.
On mesure, aujourd’hui, l’ampleur des mensonges de
l’époque qui tentaient de nous faire croire que ce financement serait trouvé
dans une diminution du chômage par transfert des fonds économisés au niveau de
l’UNEDIC vers les régimes de retraites.
Il apparaît d’ores et déjà, que le nouveau train de
mesure annoncé pour 2008, aura pour objectif une nouvelle diminution du niveau
de retraites par répartition pour inciter les salariés à se tourner vers la
capitalisation.
Dans la Fonction Publique, la réforme de 2003 a eu
pour effet de traiter, de façon différenciée, ceux qui étaient déjà en retraite
(le stock) des futurs retraités (le flux).
Sous prétexte d’égalité public-privé, pour détruire
le statut et la solidarité actifs-retraités, la valeur du point d’indice et la
péréquation ne sont plus prises en compte pour la revalorisation des pensions.
Les pensions de retraite de la Fonction Publique
sont, désormais « indexées » sur l’évolution des prix et, non plus,
sur celle des traitements.
Si ce système apparaît dans
l’immédiat, plus favorable, les retraités de la Fonction Publique auraient tort
d’imaginer que leur pouvoir d’achat sera préservé. Toutes les études démontrent
qu’il est préférable d’être, sur le long terme, indexé sur les salaires.
Il est à craindre que dans l’avenir, le principe
d’indexation actuel soit remis en cause par des mesures ne prenant en compte
que les deux tiers voire la moitié de l’augmentation des prix comme cela avait
été proposé pour l’IRCANTEC.
L’enjeu de 2008 sera, également, la remise en cause
de toutes les mesures à caractère non contributif (pension de réversion…).
Nous condamnons ces orientations et nous devons nous
préparer à les combattre d’autant que de nombreux retraités vivent déjà sous le
seuil de pauvreté.
L’UFR-FO se félicite de la position de la CGT-FO
exigeant les 37,5 annuités pour tous lors du conflit de 2003.
Pour mobiliser les retraités, mais aussi les jeunes,
il faut préciser nos revendications, si l’on ne
veut pas voir certaines associations avancer des revendications propres aux
seuls retraités en opposition à celles des actifs.
L’U.F.R.-FO affirme donc,
avec force la nécessaire solidarité actifs-retraités pour préserver les régimes
par répartition. Cette solidarité ne peut être réalisée que dans une
organisation confédérée qui regroupe les salariés actifs et retraités, publics
et privés.
C’est pourquoi l’U.F.R.-FO revendique avec
force :
Santé
et protection sociale
L’augmentation de l’espérance de vie conjuguée avec
le « papy-boom » entraîne évidemment une plus forte proportion de
personnes âgées par rapport à la population active.
Cela a des conséquences en matière de retraite mais
aussi sur la santé, notamment en termes de dépendance.
Comme pour les retraites, les réformes de la branche
maladie de la Sécurité Sociale ont eu pour objet de transférer une partie du
poids des dépenses publiques de santé vers un financement individuel et vers
l’assurance privée pour ceux qui en ont, encore, les moyens.
De même, la volonté des pouvoirs publics tend à
supprimer le régime spécial de Sécurité Sociale des fonctionnaires et à faire
disparaître toutes les obligations de l’Etat employeur vis-à-vis de ses anciens
salariés devenus retraités, que ce soit au niveau des droits sociaux
statutaires, qu’à celui de la protection sociale complémentaire à travers la
participation de l’Etat au financement des mutuelles de fonctionnaires.
L’UFR-FO :
- condamne
ces orientations et soutient la FGF-FO dans son combat pour obliger l’Etat
employeur à assumer ses responsabilités vis-à-vis de ses salariés actifs et
retraités.
- affirme que l’IRCANTEC doit rester un
régime complémentaire réglementaire, applicable aux agents ayant un contrat de
droit public en application du Statut général de la Fonction Publique.
L’augmentation de l’espérance de vie entraîne une
augmentation du nombre global de personnes âgées dépendantes, de l’ordre de 21
% à l’horizon 2020, (50% en 2040) avec une croissance de 45 % chez les plus de
80 ans, en majorité féminine.
Les besoins en la matière
sont donc considérables.
L’UFR-FO réaffirme sa revendication d’égalité de
traitement qui est menacée du fait de la prise en charge de l’action sociale
par les départements.
La gestion des prestations de l’autonomie (APA),
confiée aux conseils généraux aboutit à une remise en cause permanente des
droits, à pénaliser voire à exclure un nombre important de bénéficiaires et à
faire, en définitive, supporter de plus en plus par la famille, la prise en
charge de la perte d’autonomie, en particulier, en établissement.
Seul le développement d’une politique de prévention,
d’éducation et de promotion de la santé permettra d’évaluer les besoins des
retraités et personnes âgés dépendantes et d’assurer cette prise en charge
coordonnée.
L’UFR-FO apporte son soutien à la CGT-FO qui lutte sans relâche pour la prise en
charge décente du handicap, et, de la dépendance, et, pour la préservation de
la dignité des personnes concernées que ce soit, en établissement ou à domicile
et revendique avec elle la gestion de la dépendance par la Sécurité Sociale.
Fiscalité
L’UFR demande le rétablissement de l’abattement de 10
% sans plafond applicable aux retraités.
L’UFR appelle les agents de la Fonction
Publique à rejoindre la CGT-FO, organisation confédérée qui regroupe l’ensemble
des salariés publics-privés, chômeurs, actifs, retraités afin de combattre
ensemble pour la préservation de nos systèmes de protection sociale collective.
Adoptée
à l’unanimité par l’Assemblée Générale de l’UFR-FO
Fait
à PAU, le 1er juin 2006