Déclaration de la
fédération Force ouvrière de l’enseignement au CTPD du 6 septembre 2007.
Avant
d’intervenir sur les dossiers que les écoles nous ont confiés, nous souhaitons
intervenir rapidement sur plusieurs points :
La scolarisation des enfants handicapés ou en grande difficulté : Force Ouvrière considère qu’avec
l’application de la loi sur l’inscription et la scolarisation des élèves
handicapés ou en grande difficulté dans les classes ordinaires, nous sommes
face à une véritable catastrophe en cours. Avec la suppression de milliers
d’écoles et de classes spécialisées, nationalement, 90,8 % de ces élèves
scolarisés en milieu ordinaire ne bénéficient d’aucun matériel pédagogique
adapté et 70% d’aucun accompagnement par un AVS.
Force
ouvrière estime que les pouvoirs publics doivent prendre leur responsabilité et
considère :
-
que
les situations de ces élèves doivent être étudiées au cas par cas, par des
professionnels qualifiés pour déterminer les conditions concrètes et le lieu
adapté à la scolarisation
-
qu’il
faut arrêter de faire croire aux parents qui vivent de véritables drames faute
de place adaptée que « caser » leur enfant dans une classe ordinaire
va régler le problème
-
qu’il
faut restaurer l’enseignement spécialisé et rétablir immédiatement les commissions
spécialisées composées de personnels qualifiés de l’Education Nationale chargés
d’étudier le lieu et les conditions de
scolarisation de ces enfants handicapés et/ou en grande difficulté.
La direction d’école :
Force
Ouvrière :
-
considère
que la mise en place du protocole sur la direction d’école n’a en rien réglé le
dossier et que des négociations doivent s’ouvrir. FO refuse les emplois
précaires et exige la création de véritables emplois statutaires.,
-
constate
que qu’on demande de plus en plus aux directeurs d’école d’ effectuer des
tâches ou d’assister à des réunions qui ne correspondent à aucune obligation
statutaire.
-
et
demande à M. l’IA de rappeler que toute réunion ou tâche en dehors des
obligations et du temps de service relèvent du strict volontariat et qu’aucune
sanction, en particulier des retraits de salaire, ne touche les directeurs qui
ne feraient que défendre leurs conditions de travail.
« Base élève » :
Considérant
que c’est un élément d’un système articulé en trois pôles (base-élèves,
base-écoles et base-personnels à venir) qui
participe de la construction d’un système d’information premier degré
pour mettre en œuvre la Loi Organique relative aux Lois de Finances, Force
Ouvrière dénonce, dans la mise en place d’une telle base de données, la volonté
de faire des économies en permettant par exemple une carte scolaire à flux
tendu mais aussi remettant en cause à terme le paritarisme.
Force
Ouvrière dénonce également la saisie d’informations sur le suivi des élèves en
difficultés dans base-élève et leur éventuelle diffusion à l’extérieur de
l’Education Nationale et condamne cet outil qui propose une « culture du
secret partagé » dans le cadre de la « prévention de la
délinquance ». En effet, la
jeunesse présentant des difficultés sociales, éducatives et matérielles ne
serait plus appréhendée comme en danger mais comme potentiellement délinquante
et donc à signaler à la police via le maire.
Force
ouvrière dénonce base-élève et demande l’arrêt de l’expérimentation et non sa
généralisation.
Les décisions sont arrêtées en février. Avec les
fermetures et ouvertures à surveiller, les écoles où la classe va finalement
ouvrir ou ne pas fermer, fonctionnent à la rentrée avec des organisations de
classes provisoires ou avec des TR au détriment de l’intérêt des élèves et des
personnels.
Ne
serait-il pas possible d’anticiper avant la rentrée, de réunir le CTPD fin juin
afin que le maximum de mesures soient prises avant le départ en congés des
collègues et la rentrée des élèves ?
En conclusion, Mrs Darcos et Sarkozy disent vouloir faire de l’enseignement une
priorité, qu’ils le fassent donc…mais cela passe par dégager des moyens de
fonctionner, ce que ne laissent pas présager les déclarations de 11 000
suppressions de postes pour l’an prochain, suppressions qui vont encore
aggraver les conditions d’encadrement et de remplacement.
Martine
DUPUY.