Déclaration du SNUDI FO 13 à la CAPD du 03
février 2009. Monsieur
l’Inspecteur d’Académie. Aujourd’hui sont
examinées les promotions du personnel du premier degré. Nous souhaitons vous
rappeler à cette occasion l’opposition de Force Ouvrière au système de
promotion au mérite, puisque la note intervient dans le barème, et donc dans
la sélection des « heureux élus ». Nous sommes en effet partisans
d’une promotion à une seule vitesse (celle de la promotion au grand choix),
de la suppression de la hors-classe et de la création d’un 12éme échelon
correspondant à l’échelon terminal des professeurs d’école. Nous vous rappelons
aussi que la nouvelle grille de notation a fait l’objet d’une condamnation
unanime des syndicats de ce département allant même à provoquer un jour de
grève propre aux Bouches du Rhône. Cette grille et ce
système sont toujours aussi contestables, bloquant des centaines de collègues
dans leur progression, les empêchant d’accéder à des promotions rapides. Au moment où nos
salaires sont bloqués, où le ministère répond aux justes revendications salariales par quelques aumônes de
primes pour certains collègues, refusant d’indexer le point d’indice au moins
sur le coût de la vie, le résultat des promotions est très attendu des
collègues. Il représente en effet pour eux le seul moyen de ne pas voir leur
pouvoir d’achat baisser. Et ce sont ces
échelons qui vont être un élément déterminant dans les nouvelles règles du
mouvement, puisque avec beaucoup de cohérence dans l’iniquité, en réponse à
une directive ministérielle, vous proposez que des points correspondant aux
échelons remplacent l’AGS dans les nouvelles règles du mouvement. Force
Ouvrière est totalement opposée à l’introduction du mérite professionnel dans
les opérations du mouvement que représente la substitution de la prise en
compte de l’échelon à l’AGS. Nous nous sommes déjà prononcés sur ces
nouvelles règles et nous réitérons notre demande de retrait. Tous ces éléments
font partie des raisons qui ont déterminé l’immense majorité de nos collègues
à se mettre en grève le jeudi 29 janvier : après la forte mobilisation
du 20 novembre, un degré supérieur de mobilisation est atteint. Jusqu’où les
contre-réformes de monsieur le ministre vont-elles pousser nos
collègues ? La colère gronde
dans les écoles, l’annualisation des 108 heures, le pseudo soutien aux élèves
en difficulté, le non remplacement des maîtres absents, les exigences de
toutes sortes alourdissent considérablement la charge de travail de nos
collègues, flexibilisent et désorganisent leur temps de service. Dans ce contexte, le
ministre pousse la provocation jusqu’à organiser des évaluations sur des
programmes non faits avec publication et diffusion des résultats pour mettre
en concurrence les écoles, il va même jusqu’à parler d’une hypothétique prime
de 400 € pour les enseignants méritants qui auraient fait passer les
évaluations, saisi les résultats et envoyé leur synthèse. Prime pour les
directeurs pour les faire taire en attendant les EPEP, prime pour les
enseignants qui font passer les évaluations, prime en points de barème pour
ceux qui acceptent de faire des vœux géographiques globaux : au moment
où notre point d’indice est bloqué, le c’est le salaire au « mérite »
qui s’installe avec la multiplication des primes. A quand la prime
pour ceux qui appliqueront Base élèves sans rechigner, pour ceux qui
accepteront les R I S le dimanche sans rechigner ou pour ceux qui accepteront
d’encadrer eux-mêmes le SMA ? Sachez, Monsieur
l’Inspecteur d’Académie que des écoles, monte de plus en plus forte la
volonté de refuser tout ce qui désorganise notre métier d’enseignant : - base élève et
cette clé énigmatique imposée aux directeurs - les 108 heures
annualisées - le soutien aux
élèves en difficulté à la place de nos collègues spécialisés - la disparition des
84 postes du réseau - des règles du
mouvement qui ne garantissent plus une égalité et une transparence sur des
critères objectifs, reconnus de tous, - une grille de note
pénalisante - des promotions à
différentes vitesses - des évaluations
incohérentes à nos élèves - une remise en
cause des droits syndicaux Sur toutes ces
revendications le SNUDI FO, sera au côté des collègues et les soutiendra. Nous souhaitons intervenir
également sur deux autres points qui ne font que mettre de l’huile sur le feu
dans une situation d’exaspération de la profession : Le courrier et le
questionnaire remis aux maîtres des RASED : FO s’est déjà
prononcé et c’est la revendication de toute la profession, pour le maintien
des 3000 postes de RASED au niveau national et des 84 sur le département. Il
n’est pas concevable de demander à ces maîtres d’établir 7 vœux, c’est-à-dire
de choisir eux-mêmes de quelle manière ils vont être supprimés. Leur seul
vœu est de rester sur un poste de RASED. Concernant les
évaluations CM2 et
le mail parvenu aux écoles menaçant de non attribution de l’indemnité de 400
euros les enseignants qui ne feraient pas passer l’intégralité des exercices
ou qui n’utiliseraient pas le logiciel ministériel pour faire remonter les
résultats. Monsieur l’Inspecteur d’Académie, les enseignants
ne font que répondre à des consignes syndicales. Le SNUDI-FO s’est adressé au
Ministre pour lui demander l’abandon immédiat de ces nouveaux
"protocoles nationaux d'évaluations" des élèves. Nous vous demandons, comme nous l’avons demandé
au ministre, que soit respectée la liberté pédagogique qui garantit
aux enseignants le choix des outils et des modalités de contrôle des acquis
de leurs élèves. Assez de promesses et de menaces, assez de
« carottes et de bâtons » : les enseignants veulent seulement
enseigner ! Louis Bernabeu. |