Déclaration Fnec
FP-FO au CTPM du jeudi 11 mars
Non au transfert
des TOS, non à la décentralisation.
Monsieur le président, mesdames, messieurs,
Ce CTPM se déroule dans un contexte
particulièrement tendu.
Il faut bien constater qu’il y a
aujourd’hui un gouffre entre les revendications exprimées, les décisions qui
sont prises et leurs conséquences pour les personnels, pour le service public,
pour la population et les jeunes générations.
Le gouvernement a maintenu la décision de
transférer les personnels TOS aux collectivités territoriales.
Les débats à l’Assemblée Nationale ont largement montré qu’il s’agit d’une décision qui ne va pas de soi pour beaucoup.
Nous savons que les personnels ne sont pas
demandeurs, qu’ils ont bien compris qu’ils risquent de
perdre tous leurs acquis et même de disparaître, au profit d’une logique
d’externalisation et de privatisation.
Nous avons pu constater lors de nos
rencontres avec les présidents de Conseils Régionaux et Généraux que les
collectivités ne sont pas non plus demandeuses, et ne cachent
pas leurs interrogations sur les difficultés auxquelles elles auront à faire
face tant sur le plan de la gestion que sur le plan du financement. Elles ne
cachent pas non plus que pour beaucoup elles ne peuvent dans ce contexte,
garantir le maintien dans le service public des missions aujourd’hui assurées
par les personnels TOS.
Depuis des mois nous demandons que les personnels TOS puissent rester fonctionnaires d’Etat en position normale d’activité.
Nous avons été reçus à tous les niveaux :
à l’Elysée, par le Premier Ministre, les ministres de la Fonction Publique, de
l’Education Nationale (qui pour nous reste toujours notre ministère), et bien
sûr par tous les groupes parlementaires lors du rassemblement du 3 mars à
l’Assemblée Nationale.
Nous devons constater que si nous avons
pu avoir des discussions, nous n’avons pu avoir aucune garantie écrite sur
aucun plan : Comment les personnels ne ressentiraient-ils pas ce traitement
comme une marque de dédain?
Nous sommes, nous demeurons avec l’immense majorité des personnels, opposés au transfert des personnels TOS.
De plus, depuis des mois, les chercheurs
se battent pour obtenir le rétablissement des crédits pour leurs laboratoires
et de 550 postes statutaires de titulaires.
Les développements de ces derniers jours
prouvent à l’évidence l’ampleur de la mobilisation : c’est toute une profession
qui est sinistrée, qui refuse que les chercheurs soient transformés en
intermittents.
On ne peut laisser croire que la crise
pourrait être résolue par des promesses, des « grands débats » et «Etats
Généraux »dont l’expérience montre que le résultat est connu d’avance.
La première mesure à prendre est bien le rétablissement des 550 postes de titulaires.
Depuis quelques semaines les personnels
dans les établissements et les services prennent connaissance des conséquences
des 1000 suppressions de postes de personnels administratifs et des 4000
suppressions d’équivalents temps plein d’enseignants prévues au budget 2004.
Tous les départements sont touchés, des
disciplines sont directement menacées, comme les langues
anciennes et certaines langues vivantes, des sections, des établissements, sont
menacés de fermeture, notamment dans les secteurs ruraux.
Des services entiers sont supprimés ou
transférés des IA vers les rectorats. Les conditions d’enseignement, chacun le
sait, sont de plus en plus difficiles.
Comment faire croire qu’on veut préserver
le service public, son caractère national, dans ces conditions ? Les personnels
ont le sentiment qu’on assiste à un véritable gâchis, sentiment largement
partagé par les parents des élèves.
La baisse du nombre des postes aux concours suscite la révolte légitime des candidats qui ont travaillé depuis des années pour les passer.
Si cette décision s’inscrit à l’évidence dans la volonté de ne remplacer qu’un départ en retraite sur deux, découlant des impératifs budgétaires dictés au niveau européen et de la volonté de désengagement de l’Etat, elle menace directement l’avenir : celui de milliers de jeunes, celui de l’école et du droit à l’enseignement et celui de disciplines entières.
La mise en réseau des écoles, qui est un des aspects du projet de loi de décentralisation, avec la création des EPCI, suscite la plus large inquiétude : celle des instituteurs et professeurs des écoles, qui ont bien compris la logique de leur mise sous tutelle par les élus politiques découlant de la mise en place des conseils de réseaux, et celle de suppression de classes et de postes découlant de la globalisation et de la mutualisation des moyens.
Elle suscite aussi l’inquiétude des élus, qui par l’Association des Maires de France ont exprimé leur volonté de voir maintenu le lien entre école et commune.
Nous savons que la population, les jeunes partagent les inquiétudes exprimées par les personnels.
Pour sa part Force Ouvrière juge urgent que
le gouvernement, le ministre de l’Education Nationale entende enfin les
revendications des personnels : personne ne peut imaginer que les
aspirations exprimées en mai et juin derniers soient effacées.
Il est temps, il est
grand temps d’abandonner les projets rejetés et d’ouvrir des négociations avec
les organisations syndicales.
C’est que nous vous
demandons solennellement.