CDEN du 2 avril 2008 Déclaration au nom de la Fédération
Nationale de l’Education, de la Culture et de la Formation Professionnelle
Force Ouvrière ( FNEC-FP-FO) de Philippe ROMS. Monsieur le Préfet,
Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs, A
l’ordre du jour de ce CDEN figure la préparation de la rentrée scolaire 2008. Force Ouvrière dénonce à nouveau le report des opérations sur décision
politicienne du ministre et la tenue des instances consultatives dans des
délais précipités, constituant une entrave à l’exercice de notre mandat de
représentant des personnels. Entrave accentuée par le fait que Monsieur l’Inspecteur d’Académie a
choisi de ne pas recevoir, comme cela était prévu, les représentants Force
Ouvrière au CTPD entre la présentation de ses propositions en groupe de
travail et la tenue de la séance plénière au motif que notre organisation
avait déposé un préavis de grève pour le jour du CTPD. Nous tenons à rappeler ici que le dépôt d’un préavis de grève n’est en
rien contradictoire avec la volonté de négocier avec l’administration puisque
la loi prévoit que lorsque
les fonctionnaires font usage du droit de grève, la cessation concertée du
travail doit être précédée d'un préavis et que pendant la durée du préavis,
les parties intéressées sont tenues de négocier. M. Darcos a déclaré le 20 mars que les réformes engagées sont faites
pour « le bien du système éducatif » ! Nous faisons juges les membres du CDEN : dans notre département, la
rentrée se prépare avec une baisse de 5 postes dans le premier degré et le
retrait de plus de 150 dans le second degré. Dans le premier degré, ce sont 59 fermetures fermes et 86 fermetures
‘’à surveiller’’ contre 28 ouvertures fermes et 36 ouvertures
conditionnelles, avec une utilisation importante de mesures conditionnelles
réexaminées en septembre, qui perturbent fortement les conditions de rentrée
dans les écoles. Nous tenons à rappeler à Monsieur l’Inspecteur d’Académie, que
l’utilisation abusive des mesures de fermetures à surveiller contribuaient
fortement à perturber les conditions de rentrée, que l’enveloppe budgétaire
qu’il avait à gérer était déjà tellement dérisoire que ce n’était pas la
peine de faire preuve, en plus, d’une telle prudence. Nous
n’acceptons pas, nos collègues et les parents d’élèves n’acceptent pas cette
dégradation annoncée des conditions de travail des élèves et des maîtres à la
rentrée 2008. Tel est le contenu de notre dépôt d’un préavis de grève.
Où est « le bien du système éducatif », c’est à dire
l’intérêt des jeunes générations, quand les remplacements des maîtres absents
ne sont plus assurés à certaines périodes, quand les classes sont de plus en
plus surchargées, quand des professeurs sont affectés sur 2 voire 3 collèges
ou lycées et contraints, en outre, d’effectuer des heures supplémentaires,
quand manquent cruellement des enseignants et des structures spécialisés pour
scolariser dans les meilleures conditions les élèves en grande difficulté ou
handicapés. En réponse à la difficulté scolaire le ministre propose de supprimer 2
heures de classe aux élèves du premier degré, de mettre la difficulté
scolaire hors temps scolaire encadrée par des enseignants non spécialisés. Pour les personnels ce sont 108 heures annualisées qui remettent en
cause leur statut, leurs obligations de service en introduisant la
flexibilité. Et ce n’est pas l’organisation de prétendus stages de remise à niveau
pendant les vacances qui peut tromper qui que ce soit. Là encore le traitement
de la difficulté scolaire est dénaturé, les statuts des enseignants remis en
cause, les parents sont trompés, les élèves ignorés. Force Ouvrière n’accepte pas cette dégradation organisée du système
d’enseignement public en application des directives européennes de réduction
des dépenses publiques. Suppressions de postes, fermetures de classes, … rencontrent une
opposition de plus en plus grande des personnels, des parents d’élèves, une
opposition qui a commencé à s’exprimer dans l’action, intersyndicale du 18
mars dans le second degré. Force Ouvrière se fait ici l’écho du communiqué commun issu de la
réunion intersyndicale nationale du second degré (SN-FO-LC, SNES, SNUEP,
SNEP, CGT, SUD) du 21 mars qui réaffirme les revendications : « le
rétablissement des postes supprimés, l’opposition à la généralisation des
bacs professionnels en trois ans qui conduirait à la disparition des sections
de BEP, le respect du statut et des missions, et le rejet du rapport
Pochard. ». Monsieur le Préfet, Il convient que le gouvernement prenne la mesure de l’indignation
grandissante que provoquent ses décisions de suppression de postes et de
casse des statuts ; les rapports Pochard et Attali doivent être abandonnés,
les stages Darcos et le projet de décret sur la semaine scolaire doivent être
retirés, de même pour le scandaleux projet « Base élève », des
négociations doivent s’ouvrir sur la base des revendications des personnels
et de leurs syndicats afin que la rentrée scolaire prochaine se fasse dans
les meilleures conditions. Pour conclure, Force Ouvrière réaffirme son entière solidarité avec le
collègue professeur à Berlaimont. Force Ouvrière exige l’arrêt des poursuites
judiciaires et à tout le moins que le ministère lui accorde la protection
juridique à laquelle il a droit comme fonctionnaire. Je vous remercie de votre attention. |