Fédération de
l’Enseignement ,de la Culture et de la Formation Professionnelle,
de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière
6, rue Gaston Lauriau 93 513 Montreuil Cedex
Tél. : 01 56 93 22 22 – Fax : 01 56 93 22 20
Rentrée 2003
Compte-rendu de la rencontre de FO avec le Premier
Ministre du mardi 26 août 2003
La rentrée se présente dans des conditions très difficiles. La FNEC FP
FO a répondu à l’invitation du 1er Ministre pour présenter les
revendications les plus urgentes à satisfaire. Marc BLONDEL accompagnait la
délégation.
Elle rend compte de son mandat, de ses interventions et des réponses
qui lui ont été faites.
Une
délégation FO de la confédération (Marc Blondel, Marie Suzy Pungier), et de la
fédération de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle
(François Chaintron, Marie Edmonde Brunet et Paul Barbier) a été reçue mardi 26
août par monsieur Raffarin sur “l’avenir de l’école”.
Le secrétaire général de la confédération a souligné la signification de sa présence aux côtés de la FNEC FP - FO en indiquant que les revendications des personnels de l’Éducation nationale étaient liées aux inquiétudes de l’ensemble des salariés à l’égard de leur école publique en cette rentrée.
Retraits
de salaires
Marc
Blondel a insisté tout particulièrement sur les retraits de salaire pour fait
de grève, refusant qu’on “punisse” les personnels.
Le
Premier ministre s’est déclaré prêt à trouver des compromis. Il s’est engagé à
revoir les conditions des retraits de salaire avec son ministre de l’Éducation
nationale d’ici la rentrée et à le faire connaître : “ Le
gouvernement a confiance dans les fonctionnaires. D'accord pour discuter sur le
non-paiement des jours de grève. Le fonctionnement de l'Education nationale est
très complexe. Si on est d'accord pour définir des règles, il faut nous faire
remonter toutes les disparités. Ne pas ajouter l'humiliation à l'amertume. Qu'un
groupe de travail (ministres, syndicats) se mette d'accord sur les procédures,
la cohérence des relevés et de l'interprétation des textes. ”
Décentralisation
- Transfert des TOS
Il
faut, a déclaré le secrétaire général de FO, qu’on redonne son autorité à
l’école tant pour les enseignants que pour les personnels ATOS qui doivent
rester fonctionnaires d’État en position normale d’activité.
“ Comment
penser que la régionalisation ne va pas amener la privatisation. Pourquoi
transférer, sinon pour faire des économies ? ”
Il a rappelé l’attachement de Force Ouvrière aux principes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité qui fondent l’école de la République, mis en cause par la décentralisation.
La
FNEC FP-FO a indiqué : “ L’avenir
des personnels TOS est déterminant si on veut parler de l'avenir de
l'Ecole. Ils sont 90 000 collègues fiers d'appartenir à la Fonction publique de
l'Etat, dans le sens de l'égalité de l'Ecole républicaine à laquelle vous
faisiez référence. Nous avons bien noté votre souci de trouver des compromis.
Nous pensons qu'une solution pourrait être trouvée comme à France Télécom où
les personnels, indépendamment de l'évolution de la nature de l'établissement,
restent des fonctionnaires d'Etat en position normale d'activité. ”
Le
Premier Ministre a répondu vouloir prendre le temps de la discussion sur la
décentralisation et notamment sur le transfert des TOS :
“ La
Fonction Publique territoriale n'est pas inférieure à la fonction publique de
l'Etat. Tous doivent se valoir. II y aura un débat au parlement sur ce sujet
Le grand débat
sur l'Education sera conclu avant le débat sur la décentralisation. La décision
du transfert sera prise à l’issue de ce grand débat sur l’Ecole. Le texte sur
la décentralisation est envoyé au Conseil d'Etat, il sera discuté en octobre au
Sénat. Il se situe dans le cadre du grand débat sur l'Ecole. A titre personnel,
chaque TOS peut rester à vie fonctionnaire d'Etat, détaché d'office et sans
délai d'option.” La FNEC FP-FO a
précisé : “ La voie du détachement qui est prévu dans le projet de
loi n'est pas la meilleure. Nous
souhaitons une formule qui permette la position normale d'activité. L'agent en
situation de détachement perdrait les avantages acquis dans la territoriale en
revenant dans la fonction publique d'Etat. Nous souhaitons une autre
formule et qu'il soit explicitement réaffirmé l'appartenance à la Fonction
publique d'Etat. ”.
Conditions
de la rentrée
La
FNEC FP-FO a présenté les revendications en matière de postes d’enseignants. Le
manque d’enseignants sera pallié tant dans les écoles que dans le secondaire
par le détournement des moyens normalement prévus pour les remplacements.
“ La
situation des postes d'enseignants à la rentrée :
Dans
le primaire, il y aura de 35 à 40 000 élèves en plus avec seulement 1 000
postes supplémentaires (1 pour 35 ou 40 élèves). Les conditions d'enseignement
vont s'aggraver d'avantage. Et on perçoit pour 2004, 65 000 élèves en plus.
D'autre part, on s'attend à 22 000 départs cette année (17 000 en retraite et 5
000 listes complémentaires qui vont en IUFM.) Arriveront 17 0750 enseignants
sortant d'IUFM. Il manquera 4 000 enseignants dans les écoles à la rentrée pour
mettre un maître dans chaque classe, on va utiliser les titulaires remplaçants
qui seront plus disponibles pour remplacer les congés.
Situation
similaire dans le secondaire, où de nombreux titulaires de zone de remplacement
ont été supprimés et 1500 postes aux concours n'ont pas été pourvus. Là aussi
nous demandons le rétablissement des titulaires remplaçants, que les postes non
pourvus soient pris sur les listes complémentaires, que les non-titulaires ne
soient pas mis au chômage. ”.
Le
Premier ministre ayant déclaré son souhait de sortir les crédits de l’armée, de
la recherche et de la formation du pacte de stabilité européen, le secrétaire
général de la confédération a souligné que le budget de l’Éducation nationale
devait se dégager de ces contraintes pour répondre aux besoins urgents.
Le
représentant du ministère de l’Education Nationale présent à l’audience nous a
demandé qu’on lui communique nos données chiffrées.
La diminution du nombre de surveillants et la
suppression des MI-SE, la mise au chômage des aides éducateurs, le recrutement
d’ “assistants d’éducation” perpétuera et aggravera la précarité : “ Si
des mesures ont été prises avec les ASSEDIC, il n'en reste pas moins que rien
n'est prévu pour les fins de contrats, 20 000 au mois de juin dernier et 20 000
l'année prochaine. Nous demandons qu’aucun AE ne se retrouve au chômage, que
l'on réponde favorablement à tous ceux qui souhaitent être maintenus ou être
affectés sur un poste de MI-SE et qu'on ne les renvoie pas sur un emploi
d'assistant d'éducation. ”
Protection des fonctionnaires
La FNEC FP-FO a posé le problème de la protection des
fonctionnaires :
“ Nous souhaitons également aborder la question
du respect des enseignants, de leur statut. Nous demandons la suspension de la
circulaire de 97 dite “ Ségolène ROYAL ” et la réouverture d'une négociation
qui, tout en assurant la protection des élèves, garantisse la présomption
d'innocence pour tout enseignant ainsi que la protection due à chaque
fonctionnaire (article 11 du statut). Nous avons eu à défendre quantité de
situations dramatiques, ce serait un acte fort du gouvernement d'agir de la sorte. ”
Le Premier Ministre a
répondu
“ Je suis très ouvert sur cette question. Je me
souviens de ce débat. Je suis très choqué par la logique de cette circulaire.
Nous allons reprendre cette question, mais sans baisser la garde pour protéger
les enfants. Je suis d'accord pour suspendre la circulaire et reprendre
la discussion. ”
Elimination
des syndicats FO au CSE
Marc
Blondel a remis au Premier ministre la copie du courrier qu’il lui avait
adressé au sujet de l’élimination arbitraire des syndicats FO du conseil
supérieur de l’Éducation en indiquant qu’il avait été “ obligé de lui
écrire ” que “ les modalités de calcul sont différentes pour
Force Ouvrière. Nous sommes écartés et nous ne savons pas pourquoi. Il n’est
pas possible d’accepter cela. ”
Le
Premier Ministre a indiqué qu’il allait “ étudier la question. ”