COMMUNIQUE DU
SNUDI FORCE OUVRIERE
Maintien
de notre statut de fonctionnaire d'Etat
Le SNUDI FO a décidé de ne pas
signer "le protocole des mesures pour la direction d'école"
proposé par le ministre de l'Education Nationale pour 3 raisons majeures.
1) Ce document n'est pas le produit d'une négociation. Il
vise au contraire à impliquer les organisations syndicales dans la mise en
oeuvre de décisions déjà prises par le ministère.
C'est le cas d'abord et avant tout
de la mesure scandaleuse concernant l'embauche de 50 000 salariés précaires,
les E.V.S. ( emplois vie scolaire payés 20/35° du SMIC et embauchés pour 10
mois) pour soit disant aider les directeurs dans l'accomplissement des tâches
administratives et d'accueil au moment où l'on supprime 1575 postes aux
concours de P.E.
Pour le SNUDI-FO, demander
aux organisations syndicales de s'associer à la mise en oeuvre de la
généralisation de la précarité dans l'Education Nationale quelques jours après
le retrait du CPE relève de la provocation.
Concernant l'attribution d'une
journée de décharge aux directeurs d'école de 4 classes, ce n'est que la
conséquence de la décision du ministère de modifier la formation initiale des
stagiaires à l'I.U.F.M. qui devraient effectuer un stage en responsabilité d'un
jour par semaine (stage filé) dans la même classe pendant 30 semaines. Non
seulement c'est la remise en cause de la formation initiale et continue, mais
cela modifie les missions des directeurs concernés transformés de fait en "maître
de stage" et augmente encore leurs tâches.
2) Ce protocole prépare les conditions de la remise en cause de l'école communale républicaine et du statut de ses maîtres, en particulier des directeurs.
En effet le ministre a clairement
indiqué le 22 mars devant la commission des affaires culturelles de l'assemblée
nationale que le décret en conseil d'Etat devant fixer les conditions de
recrutement, de formation et d'exercice des fonctions de directeur d'école
ne pourra être pris avant la fin de la concertation engagée par le ministère
avec les organisations syndicales.
Or ce décret prévu par les articles
34 et 35 de la loi d'orientation sur l'avenir de l'école n'a d'autre objectif
que de transformer les directeurs d'école en "chefs
d'établissement" des futurs "Etablissements
Publics d'Enseignement Primaire". Ces E.P.E.P. instaurés par
l'article 86 de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités
locales, s'inscrivent dans le processus de dislocation de l'Ecole Publique et
du statut de fonctionnaire d'Etat de ses personnels.
3) Ce protocole ne répond
pas aux véritables revendications des directeurs d’école en terme
de décharges, de revalorisation financière, d'allègement des tâches et de
clarification de leurs responsabilités et de respect de leurs garanties
statutaires de fonctionnaire d'Etat, en particulier l'indépendance
professionnelle vis à vis des collectivités territoriales, des usagers et des
groupes de pression politiques, économiques et religieux.
L'immense majorité des
collègues refuse les termes de ce protocole. IL DOIT ËTRE RETIRE. C'est la
condition indispensable pour l'ouverture de négociations sur les véritables
revendications des directeurs.
Le SNUDI-FO national s'est donc
adressé le 11 mai au SNUippFSU et au SGEN CFDT qui ont également refusé de
signer le protocole d'accord pour leur proposer de réaliser l'unité d'action
sur l'exigence du retrait de ce protocole.