Mardi 19 octobre 2004
Force
Ouvrière condamne la thérapie
de
choc libérale du rapport Camdessus
On attendait beaucoup du rapport de Michel Camdessus, gouverneur honoraire de la Banque de France et expert reconnu internationalement. Ses anciennes fonctions de directeur général du FMI font de lui un habitué des thérapies de choc en matière économique. Administrées à bon nombre de pays émergents dans le cadre des programmes d’ajustement structurels, on en mesure aujourd’hui les effets secondaires dévastateurs.
Force Ouvrière
ne peut que rejoindre la volonté de ne pas laisser décliner le modèle social
français et souscrire à l’objectif d’une croissance solide et durable. Mais
quelle déception à l’examen des propositions ! La modération salariale, la
remise en cause des 35 heures, la recherche d’une plus grande flexibilité, la
suppression du contrat de travail à durée indéterminée au profit d’un contrat
unique et flexible, le contrôle accru des chômeurs et la suppression de postes
de fonctionnaires, s’inscrivent dans une logique de déréglementation de la
législation du travail. Ces propositions, ne contribueront nullement à la
création d’emplois mais pleinement à la précarisation des salariés.
De même, si les
activités de services sont un secteur dont le potentiel d’emplois est
important, il faut se prémunir contre la tentation de multiplier les emplois
précaires, lesquels ne peuvent conduire à " une meilleure reconnaissance
du rôle social du travail ", autre ambition de ce rapport.
Il faut encore
souligner la contradiction manifeste entre la volonté de soutenir
l’investissement dans l’éducation, la recherche et l’innovation, qui demande de
dégager des moyens budgétaires conséquents et l’objectif de maîtrise des
dépenses publiques imposé par un Pacte de stabilité dont la discipline devrait,
selon le rapport, être élargie aux dépenses locales et sociales.
Pour Force
Ouvrière, les propositions du rapport Camdessus ne sauraient répondre à
l’ambition initiale de soutenir la croissance mais contribueront à fragiliser
encore davantage les conditions de vie des salariés et des ménages les plus
fragiles économiquement. C’est une nouvelle tentative de remise en cause du
Code du Travail que le gouvernement serait bien avisé de laisser en l’état.