Communiqué du
Bureau National du SNUDI FO
(25 et 26 août
2004)
Le 13 août 2004, le gouvernement, a fait adopter à
la hussarde (utilisation de l’article 49ter) son projet de loi relative aux
libertés et aux responsabilités locales que Force Ouvrière rejette depuis le
début.
Pour le SNUDI FO, cette loi « relative aux
libertés et responsabilités locales » qui remet en cause le service public
entraînera obligatoirement un traitement inégal du citoyen devant la loi, une
hausse de la fiscalité locale et, à terme une privatisation des services.
De la même façon le transfert des personnels (dont
92.000 TOS de l’Education nationale…) sera lourd de conséquences pour le statut
de tous les agents de la Fonction publique.
C’est dans ce contexte que le gouvernement, passant
outre les oppositions des élus locaux et des enseignants du 1er
degré, a introduit dans cette loi un nouvel article (article 86) permettant
« d’expérimenter l’éclatement » de l’école publique. En effet, cet
article donne la possibilité aux collectivités territoriales, « après avis
des conseils des écoles concernées et accord de l’autorité académique, de
mener, pour une durée maximum de cinq ans, une expérimentation tendant à créer
des établissements publics d’enseignement primaire ».
Cet article précise que ces établissements publics
d’enseignement primaire seront dotés d’un conseil d’administration comprenant
des représentants des collectivités territoriales, des enseignants et des
parents. Il remet fondamentalement en cause le caractère national et laïque de
l’enseignement public.
Alors même que les représentants du ministre de
l’Education nationale avaient déclaré à FORCE OUVRIERE qu’il était hors de
question de créer des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) dans
l’enseignement primaire et qu’il n’y avait pas urgence à sortir de quelconque
décret visant à mettre en réseaux les écoles, le gouvernement, en faisant
adopter de façon totalement antidémocratique l’article 86, met en place le
cadre juridique permettant la création des réseaux d’écoles.
Le SNUDI-FO
rappelle que la mise en réseau des écoles aurait des conséquences
dramatiques : plus de 15000 écoles de moins de 3 classes menacées de
disparition, des milliers de postes « économisés », la porte ouverte
à l’arbitraire dans les nominations, le renforcement de la main mise des
groupes de pression, la fin des directeurs d’école et l’émergence d’un nouveau
« maître-directeur » et la remise en cause du statut des enseignants
ce que confirme le rapport Thélot destiné à préparer la loi d’orientation pour
2005.
Face à un tel coup de force, le SNUDI FO ne restera
pas sans réagir. Confrontés à la résistance des personnels, les précédents
ministres (Lang, Ferry et Darcos) avaient été obligés de renoncer à des projets
similaires.
En conséquence le SNUDI-FO décide d’informer
largement les enseignants du 1er degré sur les graves dangers que
représente l’article 86 pour l’école primaire publique et notre statut. Par
ailleurs, il décide de prendre contact avec la Confédération, la FGF FO et la
FNEC FP FO pour alerter les élus locaux et les parents et définir l’action
syndicale indispensable afin d’empêcher toute tentative d’expérimentation de la
mise en place de ces établissements publics d’enseignement primaire.
Montreuil
le 25 août 2004