d’enseignement
primaire !
Non
à l’expérimentation de l’éclatement
de
l’école publique !
(Voir
aussi le Communiqué du Bureau National du 25 août 2004)
Les
établissements publics de coopération intercommunale ou plusieurs communes d’un
commun accord, ou une commune, peuvent, après avis des conseils des écoles
concernés et accord de l’autorité académique, mener, pour une durée maximum de
cinq ans, une expérimentation tendant à créer des établissements publics
d’enseignement primaire. Dans le respect des dispositions des articles L. 211-1
et L. 411-1 à L. 411-3 du Code de l’éducation, les statuts de ces
établissements sont adoptés par délibération, après accord du représentant de
l’Etat. Le conseil d’administration de l’établissement comprend des
représentants des collectivités territoriales, des enseignants et des parents.
Un décret en Conseil d’Etat détermine les règles d’organisation et de
fonctionnement de cet établissement ainsi que les modalités d’évaluation des
résultats de l’expérimentation.
Ce que va proposer
le rapport Thélot pour réformer l’école
Nous
publions ci-dessous des extraits de l’article publié dans l’édition du journal Le Monde du 25 août 2004.
Comme
vous pourrez le constater, la commission Thélot n’y va pas avec le dos de la
cuillère.
Ceci
étant, à bien y regarder, ses propositions n’apportent rien de très nouveau.
Elles
s’inscrivent dans une offensive engagée depuis de longues années par tous ceux
qui entendent en finir avec le caractère national et laïque de l’école
publique.
Pour
le moment, il ne s’agit que de la première version d’un rapport qui doit être
remis au Premier ministre à la mi-octobre.. Cela ne doit pas pour autant nous
inciter à nous endormir, d’autant plus que l’article 86 de la loi relative aux
responsabilités et libertés locales, en permettant l’expérimentation visant à
créer des établissements publics d’enseignement , créé le cadre juridique de
l’éclatement de l’école publique.
Aussi,
fidèle à son mandat, le SnudiFO s’engage à informer largement sur ce qui se
trame afin d’établir le rapport de force indispensable pour faire capoter ces
projets.
Intitulé
Vers la réussite de tous les élèves, ce document confidentiel de 151
pages, également révélé par Le Monde de l’éducation de septembre, doit
nourrir la réflexion du gouvernement avant la réforme, prévue au printemps
2005, de la loi d’orientation sur l’éducation de juillet 1989. Plusieurs réunions
de la commission présidée par Claude Thélot sont prévues d’ici le 12 octobre
pour affiner le contenu du rapport. (...)
La scolarité obligatoire
Trois
grandes catégories d’enseignement sont proposées aux élèves pour maîtriser les
enseignements fondamentaux et trouver leur voie de réussite. La plus
importante, obligatoire et dénommée le “socle commun de l’indispensable”,
comprend la langue, les mathématiques, “l’éducation à la vie en commun”,
l’anglais de communication internationale ainsi que la maîtrise des
technologies de l’information. La seconde, elle aussi obligatoire, correspond
aux disciplines jugées moins fondamentales comme les sciences, le travail
manuel, l’ éducation physique et sportive, une deuxième langue vivante... La
troisième porte sur des enseignements optionnels pour permettre la
diversification des parcours. Selon son niveau scolaire, un élève pourra être
appelé à passer l’essentiel de son temps sur l’apprentissage du socle ou n’y
consacrer, par exemple, que la moitié de son temps, le reste étant consacré aux
autres disciplines. (...)
La
commission propose également de renforcer la politique de cycles
d’apprentissage mis en place par la loi d’orientation de 1989 mais qui n’ont
jamais été réellement appliqués. Elle suggère l’instauration de trois cycles
pour la scolarité obligatoire : le cycle d’apprentissage (maternelle, CP, CE1),
le cycle d’approfondissement (CE2, CM1, CM2, sixième) et le cycle de
diversification (cinquième, quatrième, troisième). (...) Critiquant sévèrement
les carences de l’orientation, la commission appelle à une “véritable
révolution” dans les “modes de pensée” et les “pratiques”.
Une “éducation aux choix” serait inscrite dans l’emploi du temps des
élèves à hauteur de 50 à 70 heures annuelles au collège. (...)
Autonomie des établissements
La
commission se prononce pour un renforcement de la “marge de manœuvre
financière et pédagogique” des collèges et lycées. (...) Pour le primaire,
la commission préconise de donner aux écoles le statut d’établissement. Contrairement
à la situation actuelle, où tous les professeurs des écoles y compris les
directeurs possèdent un statut équivalent, un chef d’établissement serait “recruté,
formé et nommé” par l’autorité académique.
Redéfinition du métier d’enseignant
Le
rapport propose une “nouvelle approche” de la profession enseignante
afin de mieux prendre en compte “les missions autres que celle de
l’enseignement”. Première conséquence : la définition du service des
enseignants intégrerait les fonctions éducatives (soutien, temps consacrés aux
différents conseils, etc.) et non plus seulement les tâches d’enseignement.
Seconde conséquence, le temps de présence dans l’établissement serait accru de
quatre à huit heures pour les professeurs de collège et de lycée (aujourd’hui 18
heures pour un professeur certifié). “Cette proposition, parce qu’elle
bouleverse les habitudes, devrait être la règle pour les professeurs de lycée
et collège nouvellement recrutés et simplement proposée au choix des autres.”
Le recrutement et la formation des enseignants seraient également réformés. Au
lieu d’être concentrée sur une seule année, la formation serait étalée sur deux
ans après le concours. Après leur titularisation, les jeunes enseignants ne
pourraient pas être nommés dans les établissements très difficiles,
contrairement à la pratique actuelle.