Lu dans L’Ecole Syndicaliste n°
333, novembre 2003.
Rassemblement
parisien le mercredi 26 novembre Pour le droit à
l’enseignement spécialisé non à la
contre-réforme du CAPSAIS |
Sous la présidence de Bernard Lempereur (BN, Snudi FO 75),
avec à la tribune Michel Landron (Secrétaire national), Pascal Barbeau
(rééducateur 93), Maryse Lécué (secrétaire CCPE 91), Bernard Jumel (psychologue
scolaire), Odile Mourre (Fnas-FO 92), Benoît Connétable (SNFOLC), nous étions
104 participants avec le Snudi FO.
A l’issue d’un débat argumenté, dans lequel prirent la parole
des enseignants spécialisés de toutes les options du Capsais, un responsable de
la Fnas-92, Pierre Rivière (psychiatre) et Marie-Christine Vieira (assistante
sociale) de DSP (Droit aux Soins et à une Place adaptée pour les enfants
handicapés et/ou en grande difficulté), des responsables du Sden-CGT de Paris
et de la Marne, d’Aren, des militants du Snuipp... le rassemblement a été
unanime pour souhaiter que tous les personnels et tous les syndicats se
retrouvent unis pour s’opposer à la contre-réforme du Capsais et exiger
l’ouverture de négociations pour développer l’enseignement spécialisé pour
répondre aux besoins de scolarisation des enfants handicapés et/ou en
difficulté.
MANDAT
Le rassemblement du 26 novembre
2003, organisé à la Bourse du travail de Paris à l’initiative du Snudi-FO, a
réuni 104 participants. Ils ont pu entendre les témoignages et interventions
qui attestent tous de la situation désastreuse de l‘enseignement spécialisé dans
les établissements scolaires et les établissements spécialisés.
C’est le droit à la scolarisation
de milliers d’enfants et d’adolescents handicapés et/ou en grande difficulté,
dans les établissements scolaires, quand c’est possible, dans des établissements
et structures spécialisées, quand c’est nécessaire, qui n’est pas respecté par
les autorités de l’Etat.
Cette scolarisation exige en effet
des enseignants spécialisés qualifiés adaptés à la nature et au degré de leur
handicap et/ou difficulté.
Or, ces dernières années, les
ministres successifs ont pris la responsabilité de laisser se creuser un grave
déficit d’enseignants spécialisés titulaires du Capsais et du DEPS :
l 9 000 postes sont désormais vacants, dans les
établissements scolaires comme dans les établissements et structures
spécialisés,
l de plus en plus de Rased sont incomplets et couvrent
des secteurs de plus en plus étendus,
l des Clis sont ouvertes sans enseignants spécialisés
titulaires de l’option correspondante du Capsais,
l les élèves relevant des classes de perfectionnement
(dont le ministère précédent a décidé la fermeture) sont privés de l’aide
spécialisée par un maître E dont ils ont absolument besoin pour leur
scolarité...
l de plus en plus d’enseignants de Segpa (et d’Erea),
menacées de dissolution dans le collège, n’ont pas accès à l’option F du
Capsais.
Maintenant, le MEN veut saborder
les formations au Capsais en supprimant la moitié des heures de formation pour
l’essentiel sur le tas, “en cours d’exercice”, pour un diplôme (le
CA-SH) complètement dévalué et crée un Certificat complémentaire, sans valeur,
pour le second degré sur la base de 150 heures étalées sur 3 ans afin d’ouvrir
1 000 UPI dans les collèges.
Le recrutement d’assistants
d’éducation, la plupart à mi-temps (moitié du Smic) ne saurait en aucun cas
masquer la disparition d’enseignants spécialisés qualifiés.
Le rassemblement exige en
conséquence des autorités de l’Education nationale :
ü le retrait
des projets de textes du ministère supprimant le Capsais.
ü le départ
en stage Capsais et DEPS de tous les collègues volontaires (le
ministère peut attribuer les postes pour ne pas obliger les IA à opérer des
redéploiements) ; reconnaissance de la qualification d’enseignants
spécialisés (45 points d’indice) ;
ü pas de
formation “en cours d’exercice”, maintien des centres nationaux de formation
AIS et des formations nationales spécifiques à chaque option sous la
responsabilité du ministère;
ü des Rased
complets (psychologues scolaires, rééducateurs, maîtres E) pour un
groupe scolaire ou un maximum de 800 élèves, contre la transformation des Rased
en “centre de ressources” de “conseilleurs à l’intégration”,
paiement des frais de stages et de déplacement des personnels itinérants ;
ü Le respect
des droits aux soins et à une place adaptée dans une structure ou
établissement spécialisé pour tous les enfants qui en ont besoin, interdiction
de toutes les intégrations “par défaut” au demeurant illégales;
ü
l’obligation de conventions écrites annuelles fixant les conditions
concrètes rendant possibles une intégration individuelle décidée par les CDES
qui doivent disposer de tous les moyens pour accomplir leurs fonctions
d’affectation, en toute indépendance, sur la seule base des besoins des enfants
et adolescents handicapés et/ou en difficulté.
Le Snudi FO propose à tous les
collègues de faire connaître ce mandat,
de le faire contresigner assorti
des exigences précises de l’école,
dans l’objectif de construire une
manifestation au ministère au moment où vont commencer les opérations de carte
scolaire.
Le Snudi FO écrit en ce sens à
toutes les organisations syndicales.
Infos
è Le
ministère veut les soumettre au vote du Conseil supérieur de l’éducation du 11
décembre 2003.
Une délégation issue du
rassemblement sera reçue le 8 décembre au ministère.
Elle sera constituée de Michel
Landron (Snudi-FO), Benoît Connétable (SN-FO-LC), Solange Fasoli (Sden-CGT
Paris), Jean-Jacques Poignant (Sden-CGT Marne), Maryse Lécué (secrétaire de
CCPE, Essonne), Mme Wauters (rééducatrice 91).
è Le
rassemblement a pris connaissance de la lettre des trois associations Fnaren,
Fname, AFPS exprimant “leur inquiétude face à ce qui ressemble à une casse
organisée de l’AIS”. Elle propose que les syndicats “puissent se
concerter tous ensemble sur des actions communes face à ce projet” et ce
avant le CSE.
Le Snudi-FO propose à tous les
syndicats de répondre positivement à ce courrier et de tenir une réunion
commune avant le CSE du 11 décembre.
Il va de soi que tous les syndicats
devraient voter contre si le MEN les maintenait.
La Confédération FO demande au
ministère de retirer ces textes de l’ordre du jour du CSE.
è Le
compte-rendu du rassemblement sera envoyé aux participants et à ceux qui en
feront la demande.
Le Snudi-FO rendra public une
lettre à toutes les associations de parents d’enfants handicapés.
Calendrier :
- Mercredi
3 décembre : Commission spécialisée du Conseil supérieur de l’éducation
(CSE) sur les projets de nouvelle formation.
- Lundi 8
décembre : délégation issue du rassemblement du 26 novembre reçue au
ministère.
- Jeudi 11
décembre : CSE. Ce même jour, l’association DSP (Droit aux Soins et à
une Place adaptée) sera reçue par la présidence de la République.